Le monde merveilleux des araignées

Installée dans l'orangerie du Muséum de Grenoble, l'exposition "Au fil des araignées" se propose de dénouer le fil des fantasmes, idées reçues et appréhensions qui gravitent autour de ces créatures à huit pattes. Des animaux intrigants, bien moins dangereux qu'on le pense et, surtout, fascinants. Guillaume Renouard


À l'entrée de l'orangerie du Muséum de Grenoble, un écran diffuse des témoignages d'individus relatant une anecdote liée aux araignées, qu'ils soient arachnophobes, arachnophiles ou quelque part entre les deux. Au plafond, des champignons rouges avec des rangées d'yeux, des fleurs et une sauterelle géante, le tout en carton, naturellement. Une voix diffuse énumère les prouesses dont sont capables ces curieuses bestioles à huit pattes.

L'exposition Au fil des araignées plonge rapidement le visiteur en immersion. À moins d'être un arachnophobe pur et dur, difficile de ne pas se laisser séduire par l'univers de ces animaux si méconnus et si mal-aimés. Les araignées font pourtant partie intégrante de notre quotidien : le jardin, le grenier, mais aussi les murs et le plafond de n'importe quelle maison regorgent de minuscules tisseuses de toiles… Elles possèdent également nombre de caractéristiques proprement fascinantes, que le Muséum fait découvrir l'une après l'autre.

Une expo pour tous

Les plus grands y feront moult découvertes scientifiques et zoologiques. Florilège : les araignées ne piquent pas, mais mordent ; sur 40 000 espèces recensées dans le monde, seules une dizaine à peine sont dangereuses pour l'homme (concernant les autres, les composants de leur venin, par ailleurs très virulents, ne sont pas actifs sur un être humain) ; l'araignée est éco-responsable et se nourrit de sa propre toile avant de changer de spot ; son fil est une véritable prouesse naturelle que les scientifiques sont encore incapables de reproduire… Pour le reste, on ne vous gâche pas le suspens.

Les enfants, quant à eux, pourront admirer des reproductions géantes d'araignées en plastique, activer un mécanisme reproduisant l'action des mandibules, caresser le pelage d'une mygale (très doux !) ou encore participer à un mini jeux vidéo interactif où ils incarneront un fringant jeune mâle désireux de perpétuer l'espèce. Tâche ô combien périlleuse étant donné la fâcheuse tendance de la veuve noire à dévorer son amant après une nuit d'amour.

Éclectique, l'exposition brille aussi par sa rigueur scientifique. Construite autour du travail de Christine Rollard, arachnologue du Muséum national d'histoire naturelle (Paris), elle s'appuie aussi sur les travaux de chercheurs du Synchrotron, accélérateur de particules situé dans le polygone scientifique grenoblois. C'est une technologie laser de pointe qui permet par exemple de modeler le corps d'araignées prisonnières dans l'ambre. L'exposition contient quelques véritables trésors, comme de magnifiques spécimens de mygales naturalisées, ou encore ces petites araignées conservées dans de l'ambre depuis des centaines de millions d'années. Autant de bonnes raisons de mettre ses peurs de côté.

Au fil des araignées, jusqu'au 8 mars 2015 au Muséum d'histoire naturelle de Grenoble


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