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C'est parti pour dix jours de Regards croisés, festival pendant lequel le Théâtre 145 va se transformer au sens propre comme au figuré en agora dédiée aux écritures théâtrales contemporaines. Au sens propre car l'équipe du collectif Troisième bureau, aux manettes depuis treize ans, explose la structure habituelle du théâtre du cours Berriat, plaçant au centre du lieu une immense table autour de laquelle les comédiens lisent les pièces défendues. Le public, quant à lui, se retrouve aux quatre coins du ring. Et au sens figuré car, cette année encore, les organisateurs ne chamboulent en rien leur ambitieuse mission : porter sur le devant de la scène la parole de nouveaux auteurs venus de tous les pays, pour la faire découvrir aux oreilles attentives et aux valeureux metteurs en scène qui accepteraient de laisser de côté Molière & co.

Une quatorzième édition riche en propositions qui nous ont interpellés. Sur la première semaine du festival (on évoquera la seconde dans le prochain numéro), on retient avec toute la subjectivité qui nous caractérise la soirée du vendredi autour du texte du Suédois Marcus Lindeen sur deux hommes qui ont changé de sexe. Du théâtre-documentaire très fin écrit par un jeune auteur (il est né en 1980) qui fut aussi journaliste. À noter que les deux personnages seront interprétés par Bernard Garnier, boss de Troisième bureau, et Dominique Laidet, comédien souvent vu sur les scènes grenobloises. Le samedi, on a rendez-vous avec la Macédonienne Zanina Mircevska et son texte La Gorge, fable moderne se confrontant habilement (car de manière détournée) aux rouages sournois du capitalisme. AM

Regards croisés, du jeudi 15 au samedi 24 mai, au Théâtre 145
Interview de Bernard Garnier sur www.petit-bulletin.fr


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