Il est libre, Idir


Depuis 15 ans, comme beaucoup de piliers de ce que l'on commença à appeler au tournant des années 2000 la world music, Idir aura été un peu mis à toutes les sauces, multipliant les collaborations bof (Jean-Jacques Goldman, Grand Corps Malade) pour ne pas dire au comble de l'improbable (Zaho, Sinik, Willy Denzey). Si bien qu'on aurait presque fini par perdre de vue qu'Hamid Cheriet est un monument de la musique berbère qui mérite bien mieux que de venir ajouter de bonne grâce une touche folklorique aux albums têtes de gondoles de ses « pairs », fut-ce pour la bonne cause. Mais après tout, le monsieur fait bien ce qu'il veut et l'on n'est guère étonnés qu'un type aussi vénérable soit également aussi ouvert d'esprit.

 

C'est probablement aussi ce qui fait la grandeur d'un type qui n'a jamais mendié ni son succès, ni sa liberté. Car malgré des succès plutôt précoce – son second titre A Vava Inouva (1973) est un succès planétaire –, Idir n'hésite pas à mettre sa carrière entre parenthèse quand l'envie lui en prend. Goûtant peu le show-biz, c'est souvent, encore, pour la bonne cause, ou par le jeu des circonstances et des sollicitations, qu'il remonte sur scène et reprend goût à la composition – il a sorti plus d'albums durant ces dix dernières années que dans les décennies précédentes –, à ces chansons folk vibrantes descendues des montagnes de Djurdjura. En berbère « Idir », signifie « Il vit ». C'est le principal.

 

SD


Idir, vendredi 23 mai à 20h30, au Théâtre de Grenoble


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