Magic Bus : en voiture Simone !

Pour sa treizième édition, le festival Magic Bus revient avec une nouvelle équipe, un nouveau lieu et une nouvelle identité visuelle. Des changements qui n'affectent ni la prog' résolument groovy, ni la volonté de promouvoir les artistes locaux. Guillaume Renouard


Ce week-end, embarquement dans le Magic Bus pour un voyage vitaminé. Comme chaque année, le festival propose une prog' éclectique et musclée, faite de dub, reggae, hip-hop, trance et d'une touche d'electroswing. Avec une nouveauté cette année, peu visible pour le public mais cruciale pour l'organisation des festivités : Dynamusic, l'association qui organisait traditionnellement le festival, a fusionné avec Retour de scène au 1er janvier 2014.

Explications de Cécile Jullien, chargée de communication chez Retour de scène. « Dynamusic manquait de forces vives pour continuer à mener à bien ses projets, d'autant que le bénévolat s'était essoufflé ces derniers temps. Comme les deux associations ont des activités et un but similaires, à savoir la promotion des musiques actuelles dans l'agglomération grenobloise, le rapprochement s'est fait tout naturellement. Retour de scène y trouve aussi largement son compte, puisque Dynamusic bénéficie de subventions de projets, notamment pour le festival et la Cuvée grenobloise, contrairement à Retour de scène qui n'en a aucune. » Un rapprochement qui fournit davantage de main d'œuvre au festival. Les années précédentes, une seule personne gérait son organisation à temps plein au sein de Dynamusic. Désormais, ils sont six, plus une cinquantaine de bénévoles.

Made in Gre

En plus de Magic Bus, Dynamusic réalise également chaque année la Cuvée Grenobloise, une compilation destinée à promouvoir les artistes grenoblois. De leur côté, Retour de scène accompagnent les groupes locaux, les aidant à trouver des dates pour se produire en France. Ils organisent également des concerts tout au long de l'année, principalement à l'Ampérage, à Eve et à la Bifurk.

Cette ferme intention de promouvoir la scène locale se reflète dans la programmation, qui compte bon nombre de groupes grenoblois : Monkey Theorem, BeO (qui figurait sur la dernière Cuvée grenobloise) ou encore DJ Gomino. Mais le Magic Bus n'est pas sectaire et accueille tout le monde à son bord : on compte ainsi un groupe allemand (Symbiz) et un autre venu d'Outre-Manche (Foreign Beggars).

Pour l'occasion, le festival a également fait peau neuve, se dotant d'une nouvelle mascotte sous la forme d'un vénérable combi Volkswagen aux teintes acidulées. Une manière d'insuffler un air de liberté sur le festival tout en collant à son drôle de nom.

Pour la petit histoire, à l'origine, Magic Bus était un disquaire indépendant grenoblois, qui exploitait régulièrement une salle pour y faire des concerts. Lorsque la salle a fermé, en 1998, plusieurs associations locales se sont regroupées pour faire perdurer l'esprit de ces soirées. Le festival Magic Bus était né.

1 300 personnes attendues

Au cours de ces treize années d'existence, ce dernier s'est produit dans plusieurs lieux grenoblois différents, en divers points du campus ou encore devant le Stade des Alpes. Cette année, les organisateurs ont jeté leur dévolu sur la Bifurk'. Cécile Jullien : « Nous avons eu beaucoup de difficulté à trouver un lieu cette année. Nous avons d'abord pensé au campus, puis le choix de la Bifurk s'est peu à peu imposé comme une évidence. C'est un lieu que nous connaissons bien, puisque nous y avons déjà organisé plus d'un concert et que nous y avons nos bureaux, facile d'accès, et qui se prête bien à l'accueil d'un festival. » L'endroit est en revanche plus petit que les lieux précédents, de sorte que le nombre de places vendues a dû être revu à la baisse. Les organisateurs attendent environ 1 300 personnes cette année, contre 2 500 l'an dernier.

Dernière nouveauté en date : le festival est cette année doté du label éco-évènement, qui en plus de coller à la ligne politique de la nouvelle mairie, s'accorde parfaitement avec le code-couleur vert des affiches. Les visiteurs boiront donc leur bière dans des éco-cup, seront priés de trier leurs déchets, invités à utiliser des cendriers de poche et pisseront dans des toilettes sèches. Après tout, les hippies qui voyageaient en combi Volkswagen étaient aussi les précurseurs de l'écologisme.

Magic Bus, vendredi 23 et samedi 24 mai, à la Bifurk

 

Encadré : La prog

C'est aux Grenoblois de BeO qu'il reviendra d'ouvrir les festivités, vendredi à 20h. Le groupe s'est construit sur des performances scéniques totales, alliant sonorités électro, jeux de lumière et film narratif onirique. De quoi se mettre dans le bain en douceur avant d'accueillir Monkey Theorem, un groupe de rap, grenoblois lui aussi, mêlant rap, hip-hop et sonorités balkaniques. Sur les coups de 22h, ils s'éclipseront pour laisser la scène à Kanka, musicien rouennais aux compositions dub riches en percussions bien calibrées. Le groupe venu londonien Foreign Beggars clôturera la soirée, avec un mix de hip-hop et dubstep plutôt corsé.

Samedi, les choses sérieuses commenceront dès 19h, avec le son pop de VPN Deluxe, suivi du rap d'Odezenne, de l'électro orchestrale de Kadebostany (photo) et de l'électro-swing festive et débridée de Lyre le temps. C'est aux allemands de Symbiz qu'il reviendra de tirer le rideau.

À noter qu'il s'agit des horaires de la grande scène. Des concerts auront également lieu sur un second plateau, vendredi à 19h et samedi à 18h, avec respectivement Deyosan et DJ Gomino.


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