En route vers 2014 / 2015

Tout le mois de juin, le Petit Bulletin parcourt de façon subjective les programmations à venir des différentes salles de l'agglo, pour vous aider à faire votre choix dans le flot de spectacles proposés l'an prochain. Et pour que vous arriviez armés aux traditionnelles présentations de saison. Premier épisode (sur quatre) cette semaine avec l'Hexagone de Meylan, la Rampe d'Échirolles et la Faïencerie de La Tronche. Aurélien Martinez


L'Hexagone

Détailler le programme d'une salle comme l'Hexagone est toujours un travail périlleux, tant son directeur Antoine Conjard essaie année après année de présenter une série de spectacles audacieux, atypiques et déroutants – même si, bien sûr, on a aussi le droit à quelques formes plus classiques. Cela venant sans nul doute du positionnement arts et sciences d'un théâtre qui, on le rappelle, organise tous les deux ans les Rencontres-i (rendez-vous en automne 2015).

Niveau têtes connues et appréciées, la saison prochaine, nous retrouverons à Meylan le chorégraphe Aurélien Bory (l'un des plus talentueux de sa génération), avec deux propositions : Sans objet, pièce de 2009 pour deux interprètes et un robot de l'industrie automobile, et Plexus, solo pensé pour et avec la fascinante danseuse Kaori Ito.

Le facétieux Roger Bernat sera de retour avec Pendiente de voto, après deux passages remarqués dans l'agglo (Domini Public et Le Sacre de printemps) où il guidait les participants à l'aide de casques. Sa nouvelle aventure mettra toujours le spectateur au centre du dispositif, en lui confiant cette fois-ci une télécommande – il sera question de démocratie, de vote, d'influences...

Quant au chorégraphe Mourad Merzouki, véritable star du hip-hop aux spectacles généreux et captivants, il dévoilera Pixel en collaboration avec Adrien Mondot, ancien artiste en résidence à l'Hexagone qui métamorphose les arts numériques. Une rencontre qui devrait faire de belles étincelles.

Notons enfin, côté musique, le concert que donnera en fin de saison Ez3kiel, groupe qui avait littéralement retourné l'Hexagone lors de son dernier passage ; et l'intrigant projet musical Emotional Landscapes de David Chevallier où les chansons de Björk rencontreront l'esthétique baroque... Pourquoi pas !

Présentation de saison mardi 10 juin à 19h

 

La Rampe

Toujours affublé du label « scène conventionnée danse et musiques », le double lieu qu'est la Rampe et la Ponatière, à Échirolles, s'avance avec une nouvelle saison dans la parfaite continuité des précédentes – ce qu'assume le directeur Jacky Rocher.

Côté danse, on s'enthousiasme sur la programmation de Carmen, nouvelle création de Dada Masilo (cette chorégraphe sud-africaine qui avait magnifiquement dynamité Le Lac des cygnes la saison passée), du The Roots de Kader Attou (un chorégraphe qui a su transcender l'esthétique hip-hop) ou encore du Bounce ! des géniaux Thomas Guerry et Camille Rocailleux d'Arcosm : une compagnie lyonnaise dont on a souvent vanté les mérites (souvenez-vous de notre une en octobre pour la reprise du sublime Echoa) et qui, excellente nouvelle, va très certainement se rapprocher de la Rampe d'ici un an.

Car la compagnie Épiderme de Nicolas Hubert terminera cette année sa résidence échirolloise, avec un temps fort sur une semaine où il sera possible d'assister à un Open Bal, à un concert du musicien Bertrand Blessing ou encore de (re)découvrir Métaphormose(s), l'une des premières pièces de la compagnie (2007), et Work in regress ( ?), l'une des plus grandes réussites de la compagnie passée trop inaperçue à notre goût.

Côté musique, il y aura bien sûr un gros volet classique, plus quelques incursions dans d'autres répertoires avec des figures comme Grand Corps Malade ou Dobet Gnahoré.

À noter aussi la présence dans la prog d'un spectacle de cirque (le génial Smashed avec neuf jongleurs et des pommes) ou encore de deux de théâtre : un chilien dont on a eu de bons échos (Tratando de hacer una obra que cambie el mundo) et une relecture inventive et généreuse du mythe d'Antigone par Philippe Car et son Agence de Voyages Imaginaires. Oui, on l'a écrit déjà 100 fois, mais qu'importe : cette équipe (celle de Philippe Car) excelle dans la transmission de textes classiques avec humour et néanmoins fidélité aux grands auteurs.

Présentation de saison mercredi 11 juin à 18h30

 

La Faïencerie

Du côté de la petite salle de la Tronche, une quinzaine de dates prévue, en musique (avec notamment un axe fort autour du jazz – le compositeur et trompettiste Éric Le Lann, la chanteuse Rebecca Martin ou encore Carmen Souza, sorte d'Ella Fitzgerald du Cap-Vert), en jeune public (la Faïencerie est souvent bien positionnée sur ce créneau), ou encore en théâtre.

Et c'est là, nichés entre des propositions plus classiques (Molière, Shakespeare, Camus...), que l'on a trouvé nos deux coups de cœur : d'abord la reprise de l'excellent Italie – Brésil 3 à 2, qui avait eu le droit à notre une lors de son passage en novembre dernier au CCJJR de Seyssinet-Pariset (réservez tout de suite !).

Puis la création L'importance d'être Wilde, autour de l'œuvre de l'écrivain britannique d'origine irlandaise. Un petit bijou so british finement conçu à l'humour haut de gamme comme on avait pu le constater lors du dernier Festival d'Avignon.

Présentation de saison jeudi 12 juin à 18h


<< article précédent
Coupe du monde : tous ensemble