La vérité sort de la bouche de Mafalda


Sous les traits grossiers de la petite fille naïve qui s'expose actuellement au couvent Sainte-Cécile des éditions Glénat se cache en réalité une critique acerbe de la société argentine des années 1960. La fillette en question c'est Mafalda, personnage de bande dessinée qui naît sous le coup de crayon de Quino en 1964. Suite à une commande publicitaire qui ne verra jamais le jour, l'auteur développe neuf ans durant tout un univers ludique et engagé dans lequel Mafalda s'interroge. 50 ans plus tard, les propos de la fillette au gros nœud rouge sont toujours d'actualité et continuent d'ouvrir le débat, entre humour et amertume, sur la bombe atomique, l'environnement ou encore la place de la femme dans la société.

Davantage à destination des néophytes que des aficionados, l'exposition dévoile une vingtaine de strips (bandes) en noir et blanc en version originale. On y (re)découvre toute la pertinence d'une enfant qui pointe du doigt un monde qui ne tourne pas rond. Accompagnant les strips, tout un contexte historique est mis en place pour comprendre l'importance, et surtout la modernité, du créateur, contraint de stopper l'aventure Mafalda en 1973 avec le retour de Juan Perón, qui fit retomber l'Argentine dans la dictature.

Charline Corubolo

Mafalda, une petite fille de 50 ans, jusqu'au lundi 22 septembre, au couvent Sainte-Cécile. Fermé du lundi 11 au dimanche 17 août.


<< article précédent
Haut et court