Le blues est une musique chaude


Si l'on pense, au prétexte que – comme disait Jojo – tout vient de là, le blues est uniforme, il convient d'aller faire un tour au festival Grésiblues pour y applaudir, notamment, deux bluesmen français. Lesquels, enfants, n'ont même pas trempé leurs pampers dans le Mississippi.

On découvrira alors toute l'étendue de cette musique, son infini delta, pourtant jailli de la même minuscule source. Mr. Bo Weavil, parti d'un blues tout ce qu'il y a de plus traditionnel, dégaine à présent la trancheuse à jambon pour livrer une musique hybride où les instruments vintages le disputent aux machines, le hip-hop au psychobilly, le naturel à la voix filtrée, rappellant en cela l'une de ses connaissances, Don Cavalli, les deux étant des piliers de la scène blues françaises.

De l'autre côté du spectre se situe Harold Martinez, dont on vous a déjà parlé. Harold Martinez, son Dead Man et ses ambiances ad hoc, entre enterrement jarmuschien, prêche vaudou à la 16 Horsepower et transe malaisante qui déchausse les dents et fait grésiller les transistors. L'un des trucs les plus habités et intenses qu'il nous ait été donné d'entendre de ce côté-ci de l'océan Atlantique.

Grésiblues, du 29 juin au 4 juillet, dans divers lieux du Grésivaudan (Isère)


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Pas touche manouche