Poisat, ce rockeur


Il est possible de naître à Bourgoin-Jallieu en 1823 et d'avoir une âme de rockeur qui défie les codes académiques, oui ! Ce rebelle des arts n'est autre qu'Alfred Bellet du Poisat. Certes, son nom n'est pas synonyme de vent moderniste, pourtant ce peintre bergusien, trop souvent oublié, a fait de sa peinture une expérience contemporaine. Sa ville natale a décidé de semer le trouble dans les rangs du conformisme plastique du XIXe siècle en lui consacrant une exposition qui met l'accent sur sa mue d'indiscipliné.

Si, à ses débuts, Poisat s'est attelé à peindre des tableaux historiques, il s'est rapidement tourné vers le paysage. Mais quelque soit le sujet, il a toujours eu dans sa facture une impression d'esquisse, en opposition avec les règles picturales en vigueur. Cette touche floue confère aux toiles du peintre une ambiance particulière, à mi-chemin entre le souvenir et le fantasme, mais qui lui a également valu la réputation de faire une « peinture bâclée ». Qu'importe la critique, Poisat conserve cet aspect épars qui lui permet de dévoiler tout son talent de coloriste, entre lumière et noirceur. Au gré de ses recherches artistiques, le peintre transforme ses aspirations romantiques en champ impressionniste, signe d'un vrai rockeur. Charline Corubolo

Alfred Bellet du Poisat, du romantisme à l'impressionnisme, jusqu'au dimanche 24 août, au musée de Bourgoin-Jallieu


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