Au départ du selfie


Et si on redonnait aux portraits ses lettres de noblesse ? Au milieu de l'actuelle déferlante numérique de selfies et autres portraits à la Game Of Thrones, le Musée de la Révolution française de Vizille sonne le glas de cette représentation de soi grossière et propose de redécouvrir tout l'art du portait, à travers deux artistes portraitistes peu connus du XVIIIe siècle. L'exposition Face à face, Laneuville et Martin de Grenoble se concentre sur la période révolutionnaire et met en parallèle, comme son titre l'indique, le peintre parisien Jean-Louis Laneuville (1756-1826) et le sculpteur François-Joseph Martin, dit Martin de Grenoble (1761-1804).

Une comparaison qui permet de considérer les différents aspects du portait, sans pour autant indiquer si les deux artistes se connaissaient, faute de documentation. L'enjeu réside davantage dans la volonté de mettre en avant ces oubliés des arts en dévoilant douze tableaux de Laneuville et onze bustes de Martin de Grenoble. Par le biais de cette sélection, l'évolution du portrait s'esquisse sous l'impulsion d'un siècle des Lumières qui démystifie cette pratique et trouve alors une nouvelle clientèle. Un face à face qui titre le portrait d'une époque révolue.

Charline Corubolo

Face à face, Laneuville et Martin de Grenoble, jusqu'au lundi 27 octobre, au Musée de la Révolution française (Vizille)


<< article précédent
Rencontres (Brel) au sommet