Cabaret frappé – jour 3 : c'est donc ça Tricky ?

Mercredi soir, Tricky, ancien Massive Attack et légende du trip hop, était attendu sous un chapiteau blindé. Sauf qu'il a oublié de venir (au sens figuré bien sûr). Sinon, on a aussi croisé Éric Piolle, le maire de Grenoble, qui a lâché quelques infos sur le devenir du Cabaret (pas forcément qu'au Jardin de ville), et qui a même tapé la discut' avec Tricky. Drôle de soirée.


Le marathon sonore de mercredi a commencé à 19h sous le kiosque avec l'énergique They call me Rico, pour se poursuivre à 21h sous le chapiteau avec les visiblement (on n'a pas pu les voir) très bons St-Lô. Mais bon, le clou du spectacle devait être Tricky, attendu pour 22h30 : une belle prise du Cabaret frappé, ce bonhomme étant tout de même une légende comme on l'expliquait ici. Certes, une légende plus aussi étincelante qu'à l'époque, mais une légende tout même, qu'on avait donc hâte de voir et d'entendre.

Un concert qui a eu des airs de dégustation à l'aveugle, toute lumière éteinte : là, pourquoi pas. Un concert où le meneur ne menait rien, laissant ses musiciens et sa chanteuse faire tout le boulot : là non. D'où un show déroutant avec un Tricky souvent de dos et muet, des morceaux qui se suivent dans une sorte de gloubi-boulga sonore (pas forcément déplaisant) et un public partagé entre admiration de la bête, encouragements à faire mieux et défaitisme acerbe (si on tendait l'oreille, on pouvait capter de nombreuses remarques pas très tendres).

Au fur et à mesure du concert (plus d'1h30 tout de même), le chapiteau s'est vidé, laissant une foule éparse subir les derniers flottements (une pause de 30 secondes entre deux titres par exemple), avant que le rappel ne finisse par sauver la soirée, avec une partie des spectateurs sur scène autour de la star fatiguée – c'est le premier adjectif qui nous est venu à l'esprit, mais peut-être que ce n'est pas le bon... Hallucinant, rageant et un brin pathétique.

Au Jardin de ville et ailleurs ?

Sinon, comme on l'écrivait plus haut, on n'a pas vu St-Lô, et c'est la faute à Éric Piolle, qui nous avait concocté une conf' de presse de dernière minute à 20h15, entre le concert de 19h et celui de 21h – on a donc dû décaler notre repas ! Le but : parler aux journalistes de la prochaine saison musicale avec les boss des festivals Jour & Nuit et Rocktambule, préciser que la Belle électrique sera bien ouverte en janvier 2015 (mais aucune date d'inauguration ne nous a été donnée) et faire un point sur les premiers spectacles programmés dans le Palais des sports maintenant géré par la Ville (la comédie musicale Dirty Dancing en juin ou encore Sinsemilia en décembre 2015).

Et puis, en toute fin de conférence, avant qu'Éric Piolle ne s'éclipse pour aller rencontrer Tricky (drôle d'idée), il fut question de la prochaine édition du Cabaret frappé, dont la forme va sans doute changer. Dans nos colonnes juste avant les élections, le futur maire de Grenoble évoquait l'idée d'une culture qui aille sur tout le territoire, ce qui a plutôt du sens – certaines parties de Grenoble sont beaucoup moins bien dotées que d'autres culturellement parlant. « Les festivals déjà bien ancrés doivent pouvoir se déplacer dans la ville » – un exemple ? « Le Cabaret frappé ».

Pourquoi pas : le festival étant géré par la Ville, cette dernière a toute latitude pour le modeler à sa guise. On attend tout de même de voir ce que cela donnera, car on peut pester contre un mauvais concert, mais dans l'ensemble, le Cabaret frappé est un excellent festival, notamment grâce à ses nombreux à-côtés gratuits réunis dans un même lieu.

Sinon, ce soir, ce sera forcément mieux sous le chapiteau du Cabaret, avec Cascadeur et Frànçois & the Atlas Mountains. Enfin on espère !


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