C'est gentil chez eux

En une de ce numéro panorama, une photo extraite de "La Carriole fantasque de Monsieur Vivaldi", excellent spectacle de la compagnie grenobloise Les Gentils, tout en chant, en humour et en poésie. L'un des temps forts de cette saison 2014 / 2015. Aurélien Martinez


En décembre dernier, dans notre traditionnel numéro bilan de fin d'année, nous décernions le Petit Bulletin award du meilleur espoir théâtral à la compagnie grenobloise les Gentils. 2013/2014 a ainsi véritablement été la saison du décollage pour la jeune troupe d'Aurélien Villard, grâce à son spectacle La Carriole fantasque de Monsieur Vivaldi qui, après un beau festival d'Avignon cet été, continue son bonhomme de chemin dans des salles de plus en plus grandes – l'Opéra-théâtre de Saint-Étienne, le TNG de Lyon, la scène nationale de Macon...

Et, pour cette saison, deux passages par des théâtres de l'agglo grenobloise aux jauges conséquentes : l'Odyssée d'Eybens et la Vence scène de Saint-Égrève. Avant, on l'imagine, une tournée encore plus grande, le spectacle étant une réussite locale qui fait plaisir à voir.

Notre cœur fait boum

Toujours animé par l'esprit de troupe qui le guide depuis ses débuts il y a sept ans, par son envie de faire du théâtre pour tous et par son amour pour la chanson, Aurélien Villard a cette fois-ci imaginé une création autour de vieilles chansons françaises (Charles Trenet, Annie Cordy, Tino Rossi...) qui s'enchaînent les unes à la suite des autres. Le tout conçu avec recul et ironie pour ne pas livrer un tour de chant poussiéreux : c'est là que la notion de troupe prend tout son sens.

Avec ses compagnons de jeu (dont un excellent pianiste), le metteur en scène a extrait la substantifique moelle de ces chansons on ne peut plus narratives pour les inscrire dans un récit fictif – l'énigmatique feu Monsieur Vivaldi les auraient composées. La demi-douzaine de comédiens-chanteurs (dont certains ont des voix remarquables) s'est ainsi glissée dans la peau de personnages (la patronne, le naïf, le dandy...) pour livrer différents tableaux convoquant tout un tas de sentiments, avec un accent fortement prononcé sur le rire. Mais on vous reparlera de tout ça plus longuement en temps voulu.

À noter que la compagnie dévoilera aussi en avril, toujours à Eybens, sa dernière création Et que vive la reine !, dont l'étape de travail présentée la saison passée donnait véritablement envie – une relecture théâtrale d'Alice au pays des merveilles.

La Carriole fantasque de Monsieur Vivaldi, jeudi 18 et vendredi 19 décembre à l'Odyssée (Eybens) et vendredi 10 avril à la Vence scène (Saint-Égrève)


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