Les bâtisseurs d'avenir

Alors que sera lancée jeudi soir la quatrième saison du Tricycle, on s'est une fois de plus penchés sur ce projet audacieux qui demande néanmoins toujours d'être expliqué. Aurélien Martinez


« Trois ans déjà » comme l'écrit Gilles Arbona, l'un des artistes à la tête du collectif Tricycle, dans l'édito de la nouvelle plaquette. Trois ans pendant lesquels l'idée d'un théâtre (ou plutôt de deux – le 145 et le Poche) dédié à la création théâtrale s'est affinée. Depuis, l'équipe aux commandes s'est dotée d'un projet spécifiant ses missions – il est disponible en fin de plaquette.

Hélène Gratet, autre membre du collectif (aux côtés de figures grenobloises variées comme Serge Papagalli, Grégory Faive, Bernard Falconnet...) nous le résume : « On est partis des trois premières années d'expérience. On a commencé à le mettre en place cette saison, autour de trois axes forts : l'expérimentation, les écritures contemporaines et la pluralité des esthétiques. » Avec toujours un principe : faire de la création en aidant les artistes qui, sans l'aide du Tricycle, ne pourraient pas montrer leur travail – d'où l'absence de grosses têtes d'affiche, même locales, dans la programmation. Pour info, le collectif reçoit quelque 80 demandes par an, dont une vingtaine est retenue.

C'est au programme

Pour cette saison, pas de révolution, mais quelques nouveautés annoncées : le compagnonnage avec un auteur (Marc-Antoine Cyr) ou encore le fil rouge autour d'une compagnie (les Mangeurs d'étoiles de Tristan Dubois). Mais des évolutions qui ne changent pas la donne : le Tricycle reste une aventure fragile (le collectif aimerait avoir davantage de moyens et de temps pour suivre certains spectacles une fois créés) et nécessaire (même la nouvelle adjointe aux cultures de la Ville de Grenoble semble conquise, comme elle l'a déclaré la semaine passée dans nos colonnes).

Une entreprise qui demande néanmoins encore plus de lisibilité (notons quand même que des efforts considérables ont été entrepris pour identifier le lieu auprès du grand public) afin d'éviter le principal écueil : l'entre-soi – le public de certains spectacles est parfois composé uniquement d'amis des comédiens et de "professionnels de la culture" (comme nous !). Laissons donc encore du temps au collectif et acceptons de prendre des risques avec lui.

Ouverture de saison, jeudi 18 septembre à 19h, au Théâtre de poche


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