Les anges déchus


Boxeur, chef opérateur, chanteur, musicien, auteur (y compris de roman, avec La Nuit ne viendra jamais), Joseph d'Anvers n'est pas la moitié d'un touche-à-tout. Un touche-à-tout que le who's who musical a tendance à s'arracher : il a écrit pour Françoise Hardy, Miossec, Alain Bashung (le sublime Tant de nuits) et même ce bon vieux Dick (Rivers). Et que certaines autres pointures (Mario Caldato Jr., Troy Von Balthazar ou Moreno Veloso) n'hésitent pas à venir épauler à l'occasion.

Mais la nature du touche-à-tout est de n'être jamais rassasié. C'est ainsi que depuis 2012, Joseph d'Anvers tourne régulièrement avec Dead Boys, un spectacle qui transpose sur scène un recueil de nouvelles sorti en 2009 en France et signé Richard Lange, écrivain américain pour le moins fascinant, ancienne petite main chez Larry Flynt et proche de TC Boyle, au goût prononcé pour l'envers du décor angeleno, celui des parias. À partir d'histoires de losers plus ou moins magnifiques, l'auteur du morceau Les Anges déchus construit un spectacle poignant et hypnotique, à la croisée des genres et de chemins artistiques. Comme lorsqu'il malaxe une matière cinématographique extraite de films (Clark, Araki, Coppola fille...) qui participe à tisser une atmosphère de déchéance programmée en pleine cité des Anges. Magnifiquement déchus.

 

Stéphane Duchêne


Joseph d'Anvers – Dead Boys, vendredi 3 octobre à 19h30, à la Source (Fontaine)

 

 


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