Piqûre de Delerm


Le temps et les modes sont parfois cruels. Exemple avec Vincent Delerm, artiste clivant qui symbolise parfaitement la chanson française des années 2000. Une décennie qui a donc vu naître artistiquement le chanteur (son premier album sorti en 2002 s'est vendu à 400 000 exemplaires), en même temps que le terme bobo. Association d'idées immédiate, notamment grâce (ou à cause) du morceau Tes parents, avec ses références à Télérama, Libé, le scrabble, Thalassa... Bref, des trucs pas très punk à chien.

Scoop : on est en 2014, soit à des années-lumière de cette chanson française adepte du "name-dropping" à outrance et des voix traînantes. Sauf qu'en 2014, Vincent Delerm est toujours Vincent Delerm, ce qu'on ne peut pas lui reprocher. Au contraire, sa discographie renfermant quelques pépites, dont un chef-d'œuvre sous-estimé (Les Piqûres d'araignée, en 2006). Ou encore un nouvel album (Les Amants parallèles) dans lequel on le retrouve au mieux de sa forme, fidèle à lui-même et à ses lubies – ici le couple, traité de façon quasi cinématographique.

Un petit bijou uniquement construit autour de pianos qui fait office de solide colonne vertébrale pour des concerts très théâtraux où Delerm est toujours, plus de dix ans après ses débuts, très à l'aise et très drôle. Même si aujourd'hui, tout le monde semble s'en foutre.

Aurélien Martinez

Vincent Delerm, mercredi 5 novembre à 20h, au Grand Angle (Voiron)


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