Le cas barré RiLo JoSa


RiLo JoSa, ce n'est pas une formation grenobloise comme les autres. Composée « d'une comédienne et d'une danseuse qui chantent, d'un batteur punk guitariste et d'un chansonnier DJ », c'est plus une machine à fantasmes déglingués et une bête de scène qu'un groupe à tubes radiodiffusables. Normal : avec Rilo Josa, il faut avant tout les images, celles d'un cabaret rock peuplé de "freaks" musiciens et chanteurs. Pourtant, sur scène, ce ne sont pas des personnages, mais les artistes eux-mêmes. Ou du moins leur « surmoi », leur « nous extraverti » dixit Lola, le "Lo" de RiLo JoSa. « On ne voulait pas s'enfermer dans des personnages. »

Ils sont donc quatre, se connaissent depuis une dizaine d'années (ils se sont croisés au conservatoire de Grenoble ou en fac arts du spectacle), et ont décidé de se lancer ensemble en 2012. La rue a d'abord été leur terrain de jeu, avec quelques instruments et des mégaphones. « On était épuisés par le circuit traditionnel. » Mais la scène les a rapidement rattrapés, où leur univers peut véritablement se déployer, se théâtraliser même.

Ainsi, au milieu de leurs références musicales communes (The Dresden Dolls d'Amanda Palmer, Peter Kernel ou encore The Do), Lola cite aussi le metteur en scène Vincent Macaigne, qui a une vision très punk du théâtre. Au vu de ce que l'on a pu découvrir d'eux sur scène (un filage à la Bobine il y a deux semaines), le rapprochement a du sens. Ils ont d'ailleurs avec Macaigne des thématiques communes, comme un questionnement sur ce monde de dingues dans lequel nous évoluons. « Les paillettes que portent les RiLo JoSa reflètent à merveille leur espoir lumineux au milieu de ce dédale terrien » écrivent-ils sur leur site.

Dans leur tout frais premier album Aime-moi, dont le concert à la Bobine en première partie de The Growlers marquera la sortie officielle, ils proposent une sorte d'électro-punk dansante. Ou un truc dans le genre. Un disque barré, chargé, qui ne fait pas dans la dentelle. À l'image finalement de leur show tout en costumes et chorégraphies.

RiLo JoSa [+ The Growlers], vendredi 31 octobre à 20h30, à la Bobine


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