Le Café Noir, queer as Grenoblois

Le midi en semaine, le Café Noir est une brasserie on ne peut plus classique. Mais les vendredi et samedi soirs, le "CN" s'impose comme le lieu incontournable des nuits gay. Découverte de cette institution grenobloise avec Christiane et Sophie, les deux patronnes. Alexis Orsini


Le Café Noir : une décoration plutôt sobre mais chaleureuse, un comptoir central tout en longueur, la radio allumée dès le matin et, sur plusieurs ardoises, des citations rédigées à la craie. Une brasserie comme une autre reprise par Christiane et Sophie il y a quinze ans, qui se métamorphose pourtant chaque week-end. Dès la nuit tombée, le lieu devient ainsi une place forte des nuits gay, entre le bar policé et la boîte de nuit débridée.

« Une institution jusqu'à Paris »

Il y a quinze ans, les deux gérantes ouvrent donc leur petit resto. Mais, assez vite, elles constatent le peu de vie nocturne gay à Grenoble. Christiane, qui a dix ans d'expérience dans les discothèques homo (au Boys, aujourd'hui le George V), regrette qu'il n'y ait pas de « lieu pour organiser des soirées ». Les deux gérantes décident alors d'élargir le cadre du simple restaurant.

Et ça marche, l'établissement devenant vite une référence. Grâce à une formule simple : une brasserie transformée en dancefloor avec DJ et néons, où la foule, compacte, déborde souvent sur le trottoir extérieur. Le Café Noir affiche complet, hiver comme été.

Le modèle des deux gérantes ? « Ce sont des soirées de fête à l'ancienne des boîtes parisiennes, comme le Queen dans les années 1980. » Ce qui ne veut pas dire que le Café Noir tombe dans la nostalgie ringarde. Au contraire : la playlist, plutôt axée sur l'électronique, est « très branchée » et n'oublie pas les morceaux plus "mainstream". Les soirées à thème rencontrent aussi un grand succès.

Christiane confie fièrement : « Aujourd'hui, c'est une institution à Grenoble et jusqu'à Paris. On a même eu droit à un article dans Têtu il y a un an. »

« Tout le monde se connaît »

Si tout oppose les visiteurs de la journée, en semaine, et ceux des soirées, le week-end, Christiane reste convaincue qu'ils viennent pour la même raison : « C'est un endroit familial, tout le monde se connaît. »

Conjoncture oblige, le restaurant-bar ouvre désormais ses portes le jeudi soir, à une clientèle mixte. « On n'avait pas le choix, avec la crise actuelle. Le jeudi, on propose quelque chose de différent, des apéros dînatoires plus posés. » Toujours sur fond musical, évidemment.

Le mot de la fin est pour Christiane : « Le Café Noir, c'est un nom qu'on a voulu garder quand on a repris l'établissement. Avec cette idée de double casquette : le Café Noir pour la journée, et le "CN" pour la nuit. »

Le Café Noir, 68 cours Jean Jaurès ; 04 76 47 20 09
Restaurant – Brasserie : Du lundi au vendredi, de 8h à 15h.
Soirées gay : vendredi et samedi soir, 20h à 2h, avec un DJ.
Apéritif dînatoire : le jeudi soir, sur fond musical.


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