Queer center


« Queer-feminist one-man electro-punk band. » Voilà comment se présente Ste McCabe, ce qui constitue déjà tout un programme. Il aurait pu ajouter from Edimbourgh mais ça, on l'entend à son accent. Pour son époque, Ste McCabe, homme en colère aussi drôle que méchant, serait, toute proportion gardée et style musical mis à part, une sorte de Billy Bragg queer – qui a dit Billy Bragguette ? Dans son mélange pas regardant d'electro hardcore, de DIY synth-punk (Synth McCabe...) et de protest pop, il a comme son aîné une fâcheuse et salvatrice tendance à mettre un coup de talon dans la fourmilière de tout ce qui lui déplaît et/ou va de travers.

 

Inutile de dire qu'en ce moment, pour les gars comme lui, il y a de quoi se faire souvent masser les pieds. Comme de par hasard, on retrouve d'ailleurs Bragg, qui rappelons-le à toutes fins utiles est né à Barking (ce qui se traduit par « aboyer »), sur son dernier disque pour un duo intitulé Cockroach, les deux partageant cette conscience de (working) classe aujourd'hui totalement lissée par le débat public. Le résultat McCabien est un peu fourre-tout, souvent inégal, et on a tendance à préférer lorsqu'il pose les synthés au profit de guitares new-wave qui matchent parfaitement avec sa voix de sinusite chronique. Mais c'est quoi qu'il en soit une bouffée d'air chaud-froid (écossais quoi) dans la tiédeur ambiante.

 

 

Ste McCabe + Mayr, lundi 10 novembre à 20h30, au 102

 


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