Les va-et-vient de Melingo


Avec le tango, Daniel Melingo, que l'on retrouve ce jeudi 6 novembre à la Source, a toujours entretenu des rapports compliqués. Des rapports de va-et-vient en somme, ce qui est assez raccord avec cette musique. Les mêmes rapports d'amour-haine, au fond, qu'il a longtemps entretenu avec son pays. D'abord rocker, au sein de Los Abuelos de La Nada, puis exilé, artisan expatrié de la movida espagnole, Melingo a fini par se réconcilier avec le tango et l'Argentine – parce que l'appel du pays est trop fort – en suivant la voie et la voix du grand Carlos Gardel.

 

 

Comme lui, Melingo, crooner à la voix tapissée de ses propres excès, est le chantre d'un tango assez peu dansant mais chantant et imagé qui n'est pas sans faire penser à un Tom Waits ou un Nick Cave qui aurait émigré en Argentine. Passant ainsi par dessus les codes, de festivals rock en raout jazz, Melingo est parvenu à s'octroyer une audience internationale qui va bien au-delà des cercles tangophiles. Autre manière sans doute, plus retorse, d'échapper une nouvelle fois à ses racines.

 

SD


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