Slim Fit


À l'approche de ses 60 ans, la carrière du bluesman américain Cincinnati Slim est quasiment aussi vieille que lui. À ses premiers dézingages de fûts à coups de baguettes ont succédé un apprentissage compulsif de tout ce qui allait avec (saxophone, guitare, harmonica) qui auraient pu faire de lui un one-man-band avant même que ce concept n'ait essaimé – grâce bien souvent à d'autres bluesmen boulimiques.

 

Mais c'est au sein d'une multitude de groupes qu'il se produit avant même que la puberté n'ait fait son œuvre, ce qui devrait continuer bien au-delà de l'andropause. Car de pause, les bluesmens en prennent rarement. Or dès l'instant où Kemper C. Elstun, son vrai nom, délaissé au profit d'une mention de sa ville d'origine, eut la révélation Howlin' Wolf (légendaire musicien de blues américain), il ne lâcha plus jamais la rampe et le manche. À 22 ans, il vivait de sa musique, et huit ans plus tard fondait Cincinnati Slim and the Headhunters en vue notamment d'une tournée qui allait durer... 12 ans.

 

Entre temps, le petit blanc maigre de l'Ohio a ouvert ou joué pour et avec BB King, Bo Diddley ou Lonnie Mack. En quête de racines musicales, il a ensuite logiquement descendu, spirituellement, l'Ohio River puis le Mississippi où elle se jette pour prendre à bras le corps le blues du Delta à grand renfort de bottleneck et de génuflexions sudistes assénées depuis Rhône-Alpes, où il vit désormais.

 

SD


Cincinnati Slim, samedi 15 novembre à 20h30, à la Guinguette (Fontaine)


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