Daho le « pionnier »

Si Étienne Daho est le « pop father », quels artistes peuvent bien être ses enfants ? Rencontre avec Yan Wagner, l'un de ses potentiels descendants, présent sur "Les Chansons de l'innocence retrouvée". Propos recueillis par Aurélien Martinez


« Étienne Daho occupe une place prépondérante dans la musique française et en même temps un peu à part. Il est en tout cas parmi les pionniers d'une vraie pop française – j'entends par là une musique qui ne met pas tout dans les paroles, qui prend en compte le son et la production comme le faisaient les Anglo-Saxons. C'est devenu aujourd'hui quelque chose de tout à fait banal, mais c'était assez rare auparavant. » Pour le jeune parisien Yan Wagner, musicien à l'électro-pop synthétique et un brin new wave, Daho a donc été une source d'inspiration. Mais pas la seule. « C'est quelqu'un dont je respecte l'opinion et avec qui j'aime discuter. Mais si je devais être le fils de quelqu'un artistiquement, ce serait le fruit d'une belle orgie aux multiples participants ! »

Les deux artistes ont collaboré à deux reprises : d'abord dans le cadre d'un duo sur le premier album de Yan Wagner sorti en 2012, puis sur le dernier d'Étienne Daho. « J'ai proposé différentes pistes de synthés "discoïdes" sur la maquette du morceau Les Chansons de l'innocence qu'Étienne et Jean-Louis Piérot avaient enregistrée. Puis je les ai laissés choisir ce qu'ils voulaient garder. À ma grande surprise, ils ont tout gardé ! »

Ce qui va avec l'image d'un Daho ouvert sur son temps. « Je crois qu'il a une réelle envie de ne pas s'enfermer et d'être en contact avec des artistes plus jeunes. Lors de la soirée "Tombés pour la France" à la salle Pleyel cet été qui réunissait une quinzaine de "jeunes" artistes [La Femme, Frànçois & The Atlas Mountains, Lescop, Poni Hoax, Aline...], nous avons bien senti cette bienveillance. Dans ce sens-là, on peut dire qu'il y a transmission. »

Forty eight hours de Yan Wagner (Pschent Music)


<< article précédent
Vingt mille lieux sur la mer