Il y a quelques noms mythiques dans le monde du théâtre. Ceux de metteurs en scène qui ont marqué (ou continuent de marquer) leur art – on ne s'aventurera pas ici à les lister, tant il y en a. Ceux de collectifs aussi, à l'image du Tg STAN : un sigle abscons (pas tant que ça si on cherche bien, Tg étant l'abréviation de « compagnie d'acteurs » en néerlandais et STAN l'acronyme de « stop thinking about names ») pour une compagnie belge flamande qui a profondément chamboulé le spectacle vivant depuis sa création en 1989 par quatre jeunes diplômés du Conservatoire d'Anvers. Leur marque de fabrique ? Un jeu dépouillé, sans artifices, qui déboulonne l'illusion du théâtre et ses conventions. L'acteur au centre de tout, de ce groupe où il n'y a pas de hiérarchie, pas chef défini.
La petite troupe a à son compteur une poignée de spectacles phares, comme My Dinner with André, dialogue de plus de trois heures entre un metteur en scène prestigieux et un auteur sans le sous qui mangent ensemble devant les spectateurs. Adaptée du film de Louis Malle, la pièce brouille habilement les frontières entre personnages et comédiens, et entre la scène et la salle. Un grand moment de théâtre créé en néerlandais en 1998, adapté en français en 2005 et judicieusement repris cette saison.
Aurélien Martinez
My Dinner with André, du mardi 9 au samedi 13 décembre, à la MC2