La marche de l'impératrice Émilie Simon


Mue, le sixième album d'Émilie Simon sorti au printemps, est un objet parfait pour journaliste culturel : avec un titre pareil, on ne peut que filer la métaphore de la renaissance, l'histoire d'Émilie Simon s'y prêtant pas trop mal en plus. Franky Knight, son avant-dernière livraison, était ainsi une lettre d'adieu à son compagnon disparu trop tôt. Que faire après ça ? Rebondir, très vite – elle n'a fait aucune tournée pour Franky Knight. Gaiement même. Mue est donc un objet musical lumineux et bondissant, dans lequel la chanteuse revient avec gourmandise à la langue française qu'elle avait plus ou moins délaissée – elle s'était installée à New York, avant de revenir à Paris.

Paris j'ai pris perpète chante-t-elle d'ailleurs en ouverture d'un album où le fil narratif, discret, évoque la capitale période années 20. Un français élégant et simple, lové dans des orchestrations plus organiques (et parfois world) rappelant par moments ses débuts – le très beau Désert sur son premier disque en 2003, ou encore le fascinant album Végétal trois ans plus tard.

C'est agréable comme tout à l'écoute (grâce notamment à ses collaborations avec Tahiti Boy et le prolifique Ian Caple), toujours sur un fil qu'on peine à définir (chanson ? pop ? électro ?) – ce qui n'est pas plus mal. Et ça finit surtout par une reprise charmante du Wicked Game de Chris Isaak, ce qui est toujours une bonne idée.

Aurélien Martinez

Émilie Simon, jeudi 18 décembre à 19h30, à la MC2


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