Laetitia chérie


Il y a cette phrase mille fois répétée et sans doute, on s'en excuse, un brin misogyne – à vrai dire on ne se rend pas trop compte, mais ce n'est vraiment pas le but – qui dit qu' « une fille avec une guitare, c'est quand même pas pareil ». Pas pareil qu'une fille sans guitare, bien entendu, mais aussi pas pareil qu'un mec avec une guitare. Si on ajoute qu'en sus, Laetitia Sheriff joue de la basse – qu'elle s'est récemment faite voler (et a retrouvée) dans un épisode rocambolesque à classer dans le grand bêtisier du Bon Coin – alors tout le monde (garçons, filles, pangolins, ficus...) doit être amoureux de Laetitia Sheriff. Nous, en tout cas, on l'est.

On aime d'amour ce visage de Madone et ces albums de rock glacé et gracieux, un peu mort-vivant, livide mais avec les lèvres rouge-sang, sa voix à mi-chemin entre le spectre et la bouillotte (on se comprend) qui nous rappelle les grandes muses 90's Tanya Donelly et Kristin Hersh. On aime qu'elle ait commencé à chanter sur du William Butler Yeats. On aime ses collaborations (Mellano, Faccini, Ez3kiel...). On aime tout chez Laetitia Sheriff, à commencer par son nom et à l'exception d'une chose : elle refuse de nous épouser. Peu importe qu'on n'ait jamais osé lui demander. 

Laetitia Sheriff, vendredi 6 février à 20h30, la Bobine


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