Sons et lumières avec Ez3kiel


Une camarade d'université nous a un jour expliqué que sa passion du théâtre lui a été révélée le jour où, après qu'un comédien ait pointé du doigt quelque animal fictif en fond de salle, elle s'est retournée pour regarder dans cette direction. Les concerts qui accompagnent la sortie de Lux, cinquième album d'Ez3kiel, peuvent provoquer ce genre d'épiphanie, le son et la lumière s'y comportant deux heures durant comme des matières vivantes. Le premier par la grâce de vingt ans d'une évolution musicale quasi darwinienne, de l'import de tendances britanniques (dub, trip hop, jungle...) à la génération d'œuvres devant autant à l'électronique sans lendemain de Nine Inch Nails qu'au post-rock spectaculaire de Mogwai. La seconde par celle d'un dispositif scénique digne d'un caprice de néo-ville mondiale : un mur d'une quarantaine d'écrans/panneaux de LEDs dont les rotations et changements de teinte dessinent en rythme des tableaux sidérants de magnificence et d'interactivité. Avis aux épileptiques.

Benjamin Mialot

Ez3kiel, mardi 28 et mercredi 29 avril à 20h, à l'Hexagone (Meylan)


<< article précédent
"La Vie de Galilée" : divertissement haut de gamme