La Belle électrique, côté prog


Que retenir de ces trois premiers mois de programmation de la Belle électrique ? Niveau fréquence déjà, la salle ne va pas chômer : 26 dates en à peine trois mois, il va y a avoir du passage ! Niveau esthétiques représentées, ensuite, pas de miracle : pour contenter le plus grand nombre, faire taire les rageux, remplir sa jauge de 950 places et enfin rentrer dans ses frais, le tout sans faire d'ombre à personne, l'équipe a choisi de jouer la sécurité et le consensuel plutôt que l'audace et la prise de risque. On s'y attendait un peu, même si l'absence totale de rap et la quasi-absence de rock (concert de Triggerfinger mis à part) fait néanmoins un peu mal.

Du coup, une fois évacuées les dates les plus grand public (Arthur H., Nina Hagen, UB40, Christine & the Queens) et les concerts festifs pour étudiants (Wampas, Danakil, Sinsemilia), que reste t-il ? Une jolie sélection d'artistes électro, pop, world, soul, blues et funk à la fois de qualité et accessibles à tous (on citera en vrac Moriarty, Ed Motta, Chapelier Fou, Mountain Men, St Paul and The Broken Bones), quelques belles dates reggae-dub (avec Channel One Sound System et bien sûr le double duo U-Roy & Big Youth et Prince Fatty & Winston Francis), et pas mal de soirées électro alléchantes (avec le live de Rone, le retour de Ben Klock, ou encore la Zone Night réunissant The Hacker, Djedjotronic, Maelstrom et Erol Alkan).

Et si l'on a beau continuer d'espérer plus d'innovation, de découvertes et de surprises pour le trimestre suivant, il n'en reste pas moins que deux dates nous semblent déjà vraiment incontournables. En premier lieu, la venue de Nina Kraviz, jeune prêtresse russe de la techno et de la house minimale envoutée auteure de sets à la fois percussifs, sensuels, érudits et hypnotiques. Et en second celle du britannique Gilles Peterson et de son collègue Lefto, deux véritables légendes vivantes du crate-digging mêlant dans leurs sets hip-hop, house, disco, latin-jazz, reggae et une multitude d'autres styles, portés par un sens de l'éclectisme et du groove sans la moindre faille.


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