Lettres magiques


Littéralement inscrit dans l'œuvre, le titre de la pièce Abracadabra, placardé sur la vitrine de la galerie Showcase, renvoie à tout un univers immatériel. Avec ce triangle inversé, qui débute avec la formule magique complète pour se termine en un simple « a », l'artiste Florian de la Salle convoque un ensemble d'énergies, une récurrence dans son travail. Au-delà de l'évocation de l'expression datant du Moyen-Âge, utilisée dans le temps pour guérir de la fièvre, la traduction graphique du texte crée une amulette jouant sur la notion de transfert de flux entre les gens.

L'œuvre illusionne une brèche dans laquelle les forces des passants de la place aux Herbes à la place Claveyson sont puisées, telle une tentative d'activer le talisman textuel et d'ouvrir une porte vers le travail de l'artiste. Une porte qui s'ouvre également sur Poitiers, son lieu de résidence, où une réplique de la galerie grenobloise se promène. En plus d'invoquer les énergies, il met donc en place une expérience sur la dualité géographique, soulignée par la répétition du titre, qui mène à un choix de la résignation. L'illustration que la formule magique ne peut tout résoudre.

Abracadabra / Abracadabra, jusqu'au vendredi 23 janvier, à la galerie Showcase


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