Oui Klô


Quoi ? Encore une chanteuse québécoise ? Mais bon sang, qu'est-ce qu'on leur a fait, aux gens de la Belle Province ? Ils nous prennent pour un bac à recycler ? Quoi ? Encore une chanteuse pétillante ? Avec des textes-jouets qui ont du peps ? Oui, on l'avoue, c'est un peu comme ça qu'on a réagi la première fois qu'on a entendu parler de Klô Pelgag. Ce qui nous a maintenus en curiosité, comme on dit en amour, au Québec, de façon rigolote ; et nous, ben, il nous en faut pas beaucoup, on aime bien les noms rigolos. Genre Klingon. Les trucs à coucher sous un auvent, même quand il n'y en a pas.

 

Et d'un coup on constate que s'il y a un truc un peu déviant, ou du moins une dérivation, chez Klô, ce sont justement ces textes plus joueurs que jouets (on n'est pas chez Lynda Lemay, ouf, plus chez une cousine gentille et un peu folle de Malajube, une petite sœur de Pierre Lapointe) et cette manière de les interpréter, pas enfantin surjoué mais comme une squaw de cabaret. Et puis ces orchestrations classieuses qui paraissent droit venues, ces violons en piqué qui viennent énerver ses vocalises, ses assonances et ses dissonances, ces pianos, ces flûtiaux, presqu'Arcadiens – comme le groupe, oui. Parfois, elle chante des trucs réellement déprimants, avec accompagnement, mortuaire de circonstance, et c'est à peine si on s'en rend compte. Parce qu'il n'y a pas de laisser-aller facile. Klô Pelgag, c'est le genre de fille qui, quand elle en a marre de ramer avec un mec, lui casse l'aviron sur la tête. Lequel ne peut rien dire car le débat est Klô. D'où l'intérêt d'un blase saugrenu.

 

Klô Pelgag, mercredi 21 Janvier à 20h30, à la Source (Fontaine)


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Maudit soit qui mal y filme !