Obey, the giant


Depuis son affiche Hope en soutien à Barack Obama lors de la présidentielle de 2008, le street artist Shepard Fairey, adepte de la sérigraphie, a envahi la toile et le monde de ses aplats colorés. Né en 1970 en Caroline du Sud, l'Américain est issu de la culture alternative punk et du monde du skateboard, qui marqueront tous deux son art.

Avant d'être mondialement connu dans les années 2000, il débute avec une campagne de stickers intitulée André the Giant Has a Posse, alors qu'il rentre à l'école Rhode Island School of Design (1989). Empruntant le visage du catcheur André le géant, dont les traits ont été simplifiés, l'artiste colle son portrait partout dans la ville. Cette image deviendra l'essence de son travail, reconnaissable aujourd'hui sous la marque Obey. Car Shepard Fairey n'est pas seulement un artiste, c'est aussi un businessman, et après avoir obtenu son diplôme en 1992, il fonde Alternate Graphics, entreprise dévolue à l'impression de t-shirts et stickers. Obey est né.

Entre 1997 et 2003, il dirige le studio BLK/MRKT, spécialisé en guérilla marketing, puis lance l'agence Studio Number One avec son épouse Amanda Fairey. Créateur infatigable, il réalise des affiches de film ou collabore avec le monde de la musique à la création de coffrets. Malgré la diversité de ses projets, l'univers de Shepard Fairey reste identifiable au premier regard : lignes graphiques empruntées à l'esthétique de propagande soviétique, palette colorimétrique basée sur le rouge et noir, utilisation de l'image d'autrui sur lesquelles il appose un autre discours... Un style largement influencé par Andy Warhol ou Barbara Kruger, dont les mélanges confèrent à ses visuels une prégnance forte au service d'un message humaniste. Un message qui d'ailleurs balance entre vive critique d'une société américaine rongée par les dérives et l'espoir d'un avenir possiblement meilleur.


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Gilbert et George, gentlemen provocateurs