Max et Lenny

De Fred Nicolas (Fr, 1h25) avec Camelia Pand'or, Jisca Kalvanda…


Co-écrit par François Bégaudeau, ce banlieue-film tombe sous le coup de toutes les critiques, injustes, reçues par Céline Sciamma pour son très beau Bande de filles : on est face à une vision totalement fantasmée de la vie dans les quartiers, qui accumule les clichés et charge la barque d'un misérabilisme filmé, comme il se doit, caméra à l'épaule et avec une image moche. Lenny vit dans les quartiers nord de Marseille, joue la guetteuse pour ses frangins dealers, a été mère très tôt (le père est peut-être son oncle !) mais son enfant lui a été enlevé, et elle rêve de faire du rap pour s'en sortir et récupérer la garde. Max est une jeune Congolaise sans papiers qui s'occupe de ses nombreux frères et sœurs en redoutant l'expulsion.

Leur rencontre est une affaire d'amitié dont les ressorts sont prévisibles, le trouble érotique étant assez vite évacué. Le film déroule de manière parfaitement monotone ses situations, sans aucune poussée fictionnelle ou dramatique, comme s'il n'avait dans le fond rien à dire de nouveau sur son sujet, et surtout, s'il n'avait rien à offrir à ses personnages que l'horizon, plutôt triste, d'un naturalisme asphyxiant.

Christophe Chabert


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Bis