The Dead Brothers, six pieds sous terre


C'est à croire qu'après chaque concert, certains membres des Dead Brothers enterrent les autres dans l'arrière cour du rade où ils viennent de jouer, tassent la terre sèche d'un coup de pelle et détalent vers d'autres aventures après cooptations de nouveaux membres périssables. Bon, on fantasme, mais en un peu plus de 15 ans d'existence, le groupe suisse, pensionnaire du désormais mythique label Voodoo Rhythm du Reverend Beat-Man (ce qui aide un peu à se faire une idée des mœurs maisons), a écumé, usé, flingué, dessoudé plus d'une vingtaine de membres – entendez ce terme au sens qui vous siéra.

Sans doute est-ce aussi parce les Dead Brothers se définissent comme un groupe de funérailles. Réjouissez-vous car les Dead Brothers conviendront à tout type d'inhumation et en tout lieu puisque sourdent de leur musique frissonnante et claquante, en une drôle de fusion post-mortem, l'ambiance de l'Est ancestral comme celle de l'Ouest fatal (rencontre mortelle entre Goran Bregovic, David Eugene Edwards et même Georges Brassens) dont ils inhument La mauvaise réputation – au Bal des Vampires. Il paraît que l'acte d'enterrer ses morts, même s'il n'est pas très rafraîchissant, ne marque pas moins les premiers signes détectables de la civilisation. Et tant pis s'il n'y en a pas d'autres de signes. Ou tant mieux s'il n'y a que la musique après ça.

Stéphane Duchêne

The Dead Brothers, vendredi 20 février à 20h30, à la Bobine


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