Maladie d'amour, maladie de la jeunesse…


Après son chouette cycle Delon avant Delon, le Centre culturel cinématographique (CCC) s'attaque à une thématique bien différente autour des amours de jeunesse. À l'arrivée, c'est un drôle de mélange de genres, d'époques et de pays résumé en quatre films, preuve sans doute que le sujet est universel et intemporel.

Ça démarre donc ce mercredi 4 mars avec Masculin, féminin de Godard – on y revient – et cela enchaînera le 11 mars avec le très irritant Les Amours imaginaires de Xavier Dolan, son pire film, le plus clipesque et référentiel de sa brève (et déjà surévaluée) carrière.

Surestimé aussi, le Taïwanais Hou Hsiao-hsien qui avait bu le bouillon en touchant, comme beaucoup de cinéastes étrangers savent le faire cyniquement, un gros chèque en euros bien français avec Café Lumière (le 18 mars), hommage à Ozu tourné à Paris, qui confondait la placidité du maître avec une neurasthénie typique du cinéaste dans ses mauvais jours.

Heureusement, le dernier film du cycle, La Fièvre dans le sang d'Elia Kazan (le 25 mars), est d'un tout autre niveau. C'est même un chef-d'œuvre absolu sur lequel on reviendra la semaine de sa projection…

En attendant, donc, place à Masculin, féminin de Godard avec Jean-Pierre Léaud et… Chantal Goya, dont ce rôle lancera la carrière sans pour autant en influencer la direction – lire l'interview démente qu'elle a accordée à SoFilm n°24. Le film se place dans le flux de la filmo godardienne des années 60, de plus en plus tentée par la radioscopie de son époque – dont le point culminant sera La Chinoise. Le prisme ici est celui de la jeunesse et de la sexualité, traitées entre documentaire et fiction, selon la forme éclatée et libre du cinéaste. Ce n'est pas À bout de souffle, Le Mépris ou Pierrot le fou, mais c'est quand même un jalon important pour comprendre la mutation du Godard cinéphile en Godard politique, des années 60 aux années 70.

Christophe Chabert

Masculin, féminin
Mercredi 4 mars à 20h, au CCC


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