Bob Log III : pet au casque


Au fait comment ça va Mr Log ? Bon, visiblement pas mieux, c'est-à-dire plutôt pas mal selon l'échelle de valeur du Chicagoan au casque tuyauté, homme à embûche et au blues (mal) embouché.

Eh oui, car le blues, c'est toute l'affaire de Bob Log III. Sauf qu'au lieu de marcher sur les traces de ses illustres prédécesseurs – ce qui est souvent la règle – il foule leur cadavre, pour ne pas dire qu'il saute dessus à pieds joints comme un punk et crache sur leur tombe son venin radioactif.

C'est un fait, Bob Log III, chanteur, gutariste et batteur tout à la fois, est plus proche du redneck mutant bercé trop près d'une centrale nucléaire bordant le Mississippi que de B.B. King ou même du dépouillé Robert Johnson.

C'est le type un peu limité qui remplace au pied levé le musicien titulaire sur la scène grillagée d'un bouge de Virginie de l'Ouest et qui prend en guise de pourboire l'équivalent de la recette du bar sur la tronche – d'où le casque sans doute, on ne viendra de toute façon jamais vraiment au bout de cette énigme.

Mais derrière le punklore (l'équivalent "logien" du folklore) demeuré, le boucan et le « tits clapping » se niche une forme d'abstraction blues, de déconstruction qui ne voudrait pas dire son nom et donc se cache derrière les facéties pour ne pas avoir à faire la maline.

Au fond, Bob Log III, c'est un peu le Blues Explosion de Jon Spencer mais qui aurait vraiment explosé. À l'intérieur d'un casque. Ce qu'on entend est ce qu'on verrait si on enlevait ledit casque : un beau bordel de jus de cerveau.

Stéphane Duchêne

Bob Log III, jeudi 19 mars à 20h30 à la Bobine


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