Orange Blossom, fleur d'Oranger


Dix ans ou presque séparent les deux derniers albums d'Orange Blossom. Intervalle – immense – durant lequel la chanteuse Leila Bounous a pris la tangente pour se consacrer à sa carrière solo. Ironie du sort, le précédent disque du groupe nantais avait pour titre Everything must change.

Certes, on n'ira pas jusqu'à dire que Carlos Robles Arenas et PJ Chabot (aucun lien, ni avec l'une, ni avec l'autre) ont tout ravalé du sol au plafond. Mais au moins sont-ils allés écumer les routes censées les inspirer dans ce voyage en transe qu'est Orange Blossom : celles de la Jordanie, de l'Égypte mais aussi du Brésil. En chemin, au Caire précisément, les deux sont tombés sur Hend Ahmed, dont ils ont fait leur nouvelle voix et leur nouvelle voie – laquelle n'a rien à envier à la pourtant regrettée Bounous.

Voici donc Under the Shade of Violets où résonne quelque chose de cinématographique comme un western au Moyen-Orient – un Eastern donc – à grand renfort de violons de grands espaces orientaux qui partent volontiers en torches (on citera le titre Maria, parmi d'autres) mâtiné d'ambiances "carpenteriennes" (une atmosphère électro-brumeuse à la limite du fantastique parfois) et de sorties de route post-rock. Au fond, derrière ce nom aux senteurs pastorales, Orange Blossom pratique une drôle de world, pour un drôle de monde. Plus déliquescent que fleurissant.

Orange Blossom, vendredi 20 mars à Eve (Saint-Martin-d'Hères)


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