La Sapienza

D'Eugène Green (Fr-It, 1h44) avec Fabrizio Rongione, Christelle Prot…


À intervalles réguliers, le cinéma d'auteur produit ce genre de gags (car l'hilarité n'est jamais loin à la vision de La Sapienza) perché très haut dans ses principes formels, incapable de redescendre à hauteur de spectateur.

Eugène Green offre ici une variation autour du Voyage en Italie de Rossellini (un couple en désamour va se séparer pour mieux se retrouver, au terme d'une errance où leurs angoisses seront dialectisées au contact d'un autre couple, un frère étudiant en architecture et une sœur atteinte d'un mal mystérieux) qu'il passe au tamis d'un ultra-bressonisme à base de jeu blanc et de liaisons dangereuses. Car non seulement les comédiens ne mettent aucun pathos dans leurs (longues) tirades, mais ils doivent en plus en respecter scrupuleusement les accords, donnant à l'ensemble un caractère littéraire d'une pédanterie proche d'une parodie des Inconnus.

Sans parler du fatras mystique qui englobe le tout, refuge de plus en plus courant des artistes en quête de sens et en manque d'inspiration. Ce que Green est, jusqu'à la caricature – cf les scènes à la Villa Médicis, qui font sérieusement pitié.

Christophe Chabert


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