Crime et sentiments


Avec Lune jaune, la ballade de Leila et Lee, fable sociale mi-réaliste mi-onirique à la manière d'un film de Ken Loach, le metteur en scène Baptiste Guiton nous fait découvrir un auteur britannique contemporain passionnant : l'Écossais David Greig. Ce dernier s'intéresse à une jeune fille silencieuse et solitaire qui tombe dans les bras d'un ado renfrogné et bien décidé à retrouver le père qui les a abandonnés lui et sa mère quand il était gamin.

Soudain, ce qui pourrait n'être qu'une chronique se mue en un véritable récit quand ces gosses bringuebalés par l'existence se retrouvent pris dans un fait divers. Il faut alors inventer la suite, en partie dans les bois où ils vont rencontrer un garde-chasse bourru et tendre. Guiton, formé comme comédien à la Comédie de Saint-Étienne, l'a pensée au sein d'un dispositif scénographique circulaire, mouvant et envahi de terre fraîche, dans lequel ses personnages sont à la fois enfermés et libres de jouer des bordures comme du centre, montrant habilement qu'ils cherchent leur place dans une vie courte et peu amène. Très convaincant.

Nadja Pobel

Lune jaune, la ballade de Leila et Lee, mercredi 8 et jeudi 9 avril, à l'Hexagone (Meylan)


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Une belle fin