Vues d'en face vise donc à donner une plus large visibilité à la création traitant des questions d'identités à travers des formes variées comme le cinéma et, nouveauté cette année, l'art. Et autant dire que le cru plastique est de qualité. Loren Capelli, à la base connue pour ses livres jeunesse, dévoile au bar À l'Ouest des illustrations revisitées de l'une des ses œuvres (photo). Au mur, la ligne devient le fil rouge des différentes pages affichées, créant un lien indicible entre l'enfant qui parcourt le blanc du papier. Un simple trait noir qui passe du garçon à la fillette et établit un questionnement dans l'intimité de l'enfance, cet âge où l'on découvre la sexualité.
Au Mark XIII, Magali Cazo et Charles Etienne proposent une étude de genre déroutante et fascinante. Les aquarelles de la première jouent sur l'ambiguïté des attributs génitaux. Dans la matière fluide, le corps nu est indifférencié mélangeant féminin et masculin avec subtilité, en toute liberté, comme pour mettre en lumière les potentialités de chaque être. Quant aux dessins de Charles Etienne, ils explorent le corps comme l'artiste a pu l'expérimenter à travers la performance lors de ses études à l'École des Beaux Arts Grenoble Valence. Fortement influencé par Egon Schiele, les corps, nus encore une fois, sont anguleux, l'identité parfois masquée ou gommée, mais à chaque fois l'enveloppe charnelle semble être en construction, un lieu à investir pour s'inventer.
Il en va de même pour Géraldine Michel qui révèle son travail le jour de sortie du PB (autrement ce mercredi 8 avril) au Bauhaus. Intitulée Skinhearts, l'exposition de peinture tente d'interroger l'acte sexuel dans son rapport entre le corps et le cœur.