Just like a whoaman

Molly Gene, sa guitare, sa grosse caisse et sa voix seront au Ciel. On appelle ça un "one woman band", et c'est efficace.


Par définition, le "one man band", formation onaniste chère notamment à ce bon vieux Bob Log III, est toujours plus ou moins un truc de mec. Restait donc à inventer par souci de parité (à moins que ce ne fut par souci de rien à foutre de rien) le "one woman band". La chose n'étant pas difficile, on en conviendra, puisqu'il suffit d'y remplacer l'individu de type mâle par un individu de type femelle – à se demander pourquoi on n'y a pas pensé avant.

Mais le "one whoaman band" (on laisse aux anglophiles et aux docteurs en exclamation le soin de traduire le jeu de mots), c'est encore autre chose et c'est signé Molly Gene, à la guitare, au chant et à la grosse caisse. Étrangement, Molly transpose intégralement au féminin tout ce qui fait l'univers de ces bluesmen légèrement râpé de la calebasse : une voix de saurien mal embouché, un jeu de guitare à la machette, l'énergie d'une déchetterie nucléaire, la sensualité revêche d'une chatte sur un toit très brûlant – on sent que la demoiselle a dû faire pleurer plus d'un marin.

Le tout ancré dans ce deep blues cradingue qu'on ne joue généralement que derrière un grillage pour se protéger d'intempestif lancers de bouteilles de bibine. Peu de risque que cela arrive en terres grenobloises, mais l'envie ne manquera pas à l'écoute de titres aussi imagés que Roofied & Ripped off, T.N.T. ou Mississippi Mud. Il n'y a pas de marin à Grenoble, mais des gens vont pleurer, c'est sûr.

Molly Gene Whoaman Band (+ Tallisker), jeudi 23 avril à 20h30, au Ciel


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La Grande Motta