Amsterdamned


À Amsterdam, le mondialement connu Red Light District permet d' «admirer» ou de faire « plus ample connaissance » avec des dames en vitrine qui ont la particularité de rajeunir à mesure que le jour (puis la nuit) avance. À Lyon, et maintenant un peu partout ailleurs, The Amsterdam Red Light District (on peut aussi dire TARLD pour,  par exemple, faire un peu genre) transforme les ravages du temps et les fulgurances physiques dans un shaker pour se livrer à une forme de beauté et à un genre de commerce tout aussi hardcore, en profitant au passage pour exploser la vitrine qui les sépare de la bienséance, de la fausse pudeur indécente ou de l'échange marchand hypocrite.

On assiste ainsi à une déflagrante procession-possession de morceaux à l'âme pop, au cœur punk et au corps hardcore (les fans allant même jusqu'à se féliciter en mode "tongue-in-cheek" de l'intro countrysante et au banjo de Just have a good time sur leur deuxième album Gone for a while) au garde-à-vous de l'élastique chanteur-hurleur Elio Sxone : voix comme taillée dans le cahier des charges Cali-punk mais sujette au déraillement et à l'embrasement comme un skate fou roulant sur la jante.

Comme dans le Quartier Rouge, le vrai, la succession et la répétition des effets donnent une légère impression de déjà-vu mais c'est aussi parce qu'il y a beaucoup à voir et a entendre des deux côtés de la vitrine brisée de The Amsterdam Red Light District.

Stéphane Duchêne

The Amsterdam Red Light District (+ Merge + Gliesers + Oligarchy), jeudi 30 avril à 19h30, à l'Ampérage


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