Le conte est bon aux Arts du récit

Vingt-huitième édition pour le festival des Arts du récit, qui s'offre cette année une nouvelle directrice suite au départ à la retraite de son fondateur Henri Touati. On est donc partis à la rencontre de Martine Carpentier pour en savoir plus. Propos recueillis par Aurélien Martinez


Un festival consacré uniquement aux arts du récit est un acte militant : sa directrice Martine Carpentier juge ainsi que cette forme de spectacle ancestrale n'est aujourd'hui pas traitée à sa juste valeur. « C'est un art pas assez porté, pas assez légitimé. Les tutelles ne le considèrent toujours pas comme un art à part entière, contrairement aux arts du cirque ou aux arts de la rue. D'ailleurs, en France, il y a deux disciplines qui ne sont pas véritablement reconnues : l'art de la marionnette et celui du conte. D'où la nécessité d'un pôle ressource comme le nôtre pour structurer la discipline. »

Car le festival est « l'iceberg des activités du centre », centre qui se démène à l'année pour soutenir les artistes et défendre toutes les formes de conte. Toutes, oui. « Le conte a une image encore un peu désuète, alors qu'on est aussi bien dans un art traditionnel que dans un art de la modernité. On n'est pas seulement avec le conteur et les veillées, il y a aussi une dimension contemporaine, d'innovation. »

Pas que pour les enfants

Pour cette vingt-huitième édition qui aura lieu comme toujours dans de nombreux établissements culturels de Grenoble et de l'agglo, la nouvelle directrice Martine Carpentier, dans la maison depuis 2011, poursuit la ligne directrice du festival (« le conte, c'est une manière de voyager », ou encore le fameux slogan "le conte, ce n'est pas que pour les enfants"), avec quelques changements ici et là. Elle a notamment convié pas mal de nouvelles figures du conte « qui peuvent toucher des spectateurs plus jeunes ». « Il faut renouveler les publics pour que le conte et le récit continuent à s'inscrire dans tous les interstices de la société. »

Si cette année nous n'avons pu voir en amont aucun des spectacles programmés, pas mal ont l'air intéressants sur le papier : certains qui mêlent musique et conte (on pense au conteur et chanteur Patrice Kalla et son Conte & Soul), d'autres qui se confrontent à l'Histoire (La vie avec Oradour de Bernadéte Bidaude, sur la tragédie d'Oradour-sur-Glane survenue en 1944) ou encore un qui est défendu par un ponte du conte (Yannick Jaulin et son Comme vider la mer avec une cuiller).

À noter aussi le temps fort « familial » sur le week-end de l'Ascension qui se déroulera dans le cadre splendide du Musée dauphinois.

Les Arts du récit, du lundi 11 au samedi 23 mai, à Grenoble et dans l'agglo.


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