Des histoires pas comme les autres avec Regards croisés


La forme n'est pas forcément très séduisante (des lectures de pièces de théâtre) et peut effrayer (une grande table au centre d'une salle avec des comédiens autour et le public derrière). Pourtant, le festival Regards croisés est passionnant pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin au théâtre – pour les autres, ce n'est pas forcément l'entrée en matière la plus évidente.

Pendant une semaine, le collectif grenoblois Troisième bureau met ainsi en avant des textes de théâtre tout beaux tout frais, souhaitant ainsi défendre avec force les écritures contemporaines dans un monde du spectacle vivant encore trop accroché à des auteurs plus de ce monde (souvent depuis longtemps même). Chaque année, les comédiens, auteurs, metteurs en scène et autres membres du collectif choisissent des œuvres récentes qui seront ensuite mises en lecture par une équipe d'artistes – par exemple, celle du Straight de Guillaume Poix sera dirigée par Grégory Faive.

On a bien lu toutes les pièces sélectionnées, qui viennent aussi bien de France que du Portugal, du Royaume-Uni, des États-Unis… Si on est restés parfois de marbre devant certaines, on s'est souvent enthousiasmés. Sur celle de Guillaume Poix donc, mais aussi sur celle du Britannique Evan Placey (Ces filles-là, qui évoque la mise à mort sociale d'une adolescente à cause de photos d'elle nue qui circulent) ou encore celle du Syrien Wael Kaddour (Les Petites chambres ou l'histoire d'une jeune femme de Damas qui tente de s'affranchir de l'emprise des hommes de son entourage). AM

Regards croisés, du mardi 19 au samedi 23 mai, au Théâtre 145


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Guillaume Poix : « C'est plus simple pour les auteurs morts ! »