Folk terrier

Qui est la jeune Rouge Renarde, Grenobloise en concert au Ciel en première partie de Powerdove ? Tentative de réponse.


On ne sait pas si Rouge Renarde, comme les gens de son espèce, vit dans un terrier, mais on imagine bien la jeune femme grenobloise cloîtrée volontaire dans une Maison des feuilles à la Mark Danielewski, à nourrir sa modernité d'éléments naturels. Ou dans une très lynchienne Red Room, univers parallèle caché entre les bûches et les grumes. À peindre – puisque c'est là une autre de ses activités qui accompagne de près son travail musical – et à composer des chansons un peu étranges, mûries au fond des bois mais pas bio pour autant – parce que dans une Red Room on fait moins pousser de patates que de fantasmes.

Étrangement, Rouge Renarde, de son vrai nom Margaux Salmi, ressemble beaucoup à Émilie Simon et cela se vérifie aussi en partie musicalement. Dans une version plus folk, instinctive, lancinante, onirique – il est beaucoup question de rêve et de cauchemar – sensuelle aussi et sans le côté, toujours un peu plombant, « diplômée de l'Ircam ».

C'est là tout le prodige de sonner comme au summum de la sophistication avec une production qui ne semble jamais verser dans la démonstration technique ou la démonstration de soi. Bref de faire des chansons, comme Les Détails de jour ou Sous les feuilles, dont on capte la singularité ambiante aussi instantanément que lorsque on entre dans un lieu chargé d'une atmosphère particulièrement prenante.

Rouge Renarde (+ Powerdove), jeudi 21 mai à 20h30, au Ciel


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