Teenage Femme Club

L'indie pop de l'Américaine Colleen Green est de passage par le Ciel. Ça tombe bien : plus on l'écoute, plus on l'aime.


Effet DeLorean garanti : on écoute trente secondes de Colleen Green et on se croirait projeté en plein milieu de la bande-annonce de Beyond Clueless, le documentaire de Charlie Lyne sur les "teen movies", soit dans le cœur battant de nos années lycée.

Colleen Green serait donc un peu la fille qu'on y a laissée et qui continue d'y hanter non seulement les couloirs mais aussi l'époque avec ses pop-songs noisy inspirées par les posters de Liz Phair, des Breeders et de Tanya Donelly qui tapissent la chambre depuis laquelle elle envoie des messages avec son "pager". I want to grow up clame le titre de son album. Tu parles ! La pochette rose bonbon et le chapeau pointu disent l'ironie à l'œuvre ici.

De grandir, il n'est pas question. Peut-être parce que ce n'est pas vraiment possible et que Colleen Green est encore tiraillée par des sentiments adolescents et des contradictions pas tellement éloignées des aînées citées plus haut.

D'où cette tension, entre l'ingénuité et les poils sous les bras, une voix sautillante et datée et des guitares saturées, des mélodies en sucre candy et des propos auto-dépréciatifs du genre « parce que je suis merdique, faible, débile et chiante, quand tu auras appris à me connaître, tu ne m'aimeras plus ». Et le fait est que l'ensemble étant proprement irrésistible, Colleen Green n'est pas loin de la vérité : plus on l'écoute, plus on l'aime. Et pas seulement parce que nous aussi, quelque part, on a toujours l'âge qu'on avait il y a 20 ans.

Stéphane Duchêne

Colleen Green, dimanche 31 à 17h30, au Ciel


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