Musilac : notre sélection

Il est des festivals qui parviennent à concilier l'inconciliable et c'est grandement le cas de Musilac qui, en bordure d'un lac cher à Lamartine, parvient à mélanger l'eau de l'exigence populaire et l'huile d'actes de bravoure artistiques, nécessité économique et prise de risque, David Guetta et Alt-J. Sélection pas complètement au débotté. Stéphane Duchêne


Hot Chip

Why Make Sense ? s'interroge Hot Chip en guise de titre de son dernier album. C'est vrai ça, pourquoi faire sens quand on a la danse ? Parce qu'on peut, tout simplement. Parce qu'effleurer la surface superficielle du dancefloor n'empêche pas de se creuser l'âme et la tête en profondeur. Et c'est en cela qu'Hot Chip, redoutable machine à danser, est peut-être bien l'une des plus fascinantes bêtes à penser de la pop contemporaine. Même si, bien sûr, on peut se contenter de profiter de leur facette la plus évidente.

Dimanche 12 juillet

Alt-J

Dans Alt-J, le "J", se prononce "Djé" à l'anglaise, mais aussi comme dans "genius". Car c'est un peu ce qu'est le quatuor de Leeds : une bande de petits génies à laquelle il n'est pas toujours aisé d'être sensible, tant cette pop versatile est sophistiquée et trompeuse. Sournoise presque, dans sa manière de nous embarquer – incroyable morceau que Every Other Freckle sur This Is All Yours. Alt-J, c'est la confirmation en 2015 que la pop peut se compliquer la vie et avoir la folie des grandeurs, du moment qu'elle se donne les moyens de les atteindre.

Dimanche 12 juillet

The Shoes

Quand The Shoes est apparu sur le devant de la scène française, on a revécu en simultanée les années French Touch et celles du grand Stade de Reims (ces Rémois entraînant dans leur sillage une vivifiante scène locale, étant des héritiers des deux phénomènes précités) tant on en a pris plein la tête et les jambes avec leur Crack My Bones. La suite donnée à cette pop champagne est annoncée pour novembre et précédée du prometteur single Feed The Ghost – profession de foi en vue. En attendant, à Musilac, c'est Time to Dance.

Samedi 11 juillet

Baxter Dury

Il avait quelque peu loupé son entrée, avant de valider sa deuxième chance avec succès, Baxter Dury a en plus réussi son retour avec It's a Pleasure. Où son débit de dandy schlass et classe, cheap et chic, fait toujours des merveilles en mode sérénade déglinguées et génuflexions de crooner trop arrosé : les rombières ronronnent, les "indies addict" applaudissent des deux mains. En concert, c'est évidemment la grande classe, mais en Pataugas.

Samedi 11 juillet

Dominique A

Fort de son excellent dernier album en date, le splendidement classique Éléor, Dominique A va cet été écumer les festivals, et il aurait tort de s'en priver comme de nous en priver. Moins de cordes, plus de rock, en quatuor, c'est la formule en concert d'un chanteur qui aime en live rentrer dans le lard de ses chansons faussement douces – lesquelles gagnent en capacité vibratile ce qu'elles pourraient perdre en ampleur.

Samedi 11 juillet

Slash

La question peut tomber dans n'importe quelle soirée. « Quelqu'un a des nouvelles du guitariste Slash ? » de feu Gun's & Roses, l'homme aux 100 millions d'albums vendus et autant de poils sur le caillou. Eh bien oui. Loin d'avoir disparu (son album solo en 2010 a fait un carton), le voilà à Musilac entouré de quelques amis, à savoir Myles Kennedy & the Conspirators, pour ce qui promet un beau concours de riffs et de tombé de cheveux.

Vendredi 10 juillet


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Guitare en scène en mode virtuoses