Cabaret frappé : notre sélection

Les choses ont pas mal bougé à Grenoble ces derniers mois depuis l'élection d'un maire vert. Mais pas Cabaret frappé, festival d'été de la ville, si éco-citoyen que sa programmation semble être le fruit d'un tri de talents hautement sélectif. Exemples. La rédaction


Sallie Ford

Avec Slap Back (littéralement "gifler en retour" ou "rendre une gifle"), la rockeuse vintage à lunettes Sallie Ford a laissé de côté le revival rock fifties et ses oripeaux de Buddy Holly 2.0 à chromosomes XX pour un garage rock à fort effet décapant sur lequel elle a entièrement pris les rênes après la séparation d'avec The Sound Outside – remplacé par un groupe 100% féminin. Et c'est un peu des Breeders – et même des Pixies parfois – en mode psychédélique que l'on entend au détour de ces pop songs cinglantes. SD

Mardi 21 juillet, sous le chapiteau

Vieux Farka Touré

Digne fils de son père, la légende Ali Farka Touré, Vieux Farka Touré est davantage célébré aux États-Unis où l'on sait mieux que tout vient de là et donc du blues que dans nos contrées. Son album The Secret y avait fait un carton quand, sur Mon Pays, il célèbre tout à la fois son Mali natal – se désolant de ce qui s'y passe – en une approche transversale du blues que n'aurait pas renié papa – qui n'aimait guère ce qualificatif réducteur. SD

Mercredi 22 juillet, sous le chapiteau

Baden Baden

En 2012, le groupe français au nom de station thermale allemande sortait son premier album Coline. Rien de révolutionnaire là-dedans, mais une élégante pop indé en français et en anglais capable de tutoyer les sommets avec des paroles toutes simples – « Évidemment on se connait à peine / Évidemment on se mettra en scène ». Sur leur tout frais Mille éclairs, le trio reproduit la formule qui lui a valu son petit succès, avec néanmoins plus d'aspérités et plus de français. « Et portés par le vent, on a dansé pour voir / Et on trouvera ça très bien. » Nous aussi. AM

Jeudi 23 juillet, sous le kiosque (entrée libre)

Neeskens

Annécien de Hollande ou Hollandais d'Annecy au parcours en dents de scie (entre concerts confidentiels et passage remarqué à The Voice), Neeskens est enfin parvenu à coucher sur album les ambitions résolument pop (un atavisme néérlandais sans doute) de son folk. Une liaison dont le symbole pourrait être la chanson Where the Bridges End que n'auraient reniée ni Lloyd Cole, ni Prefab Sprout, ni The Go-Betweens. D'autres y verront un digne successeur de Damien Rice. Dans tous les cas, Neeskens a touché au but et mérite toute l'attention du monde. SD

Jeudi 23 juillet, sous le chapiteau

Acid Arab

Projet collaboratif initié par deux crate-diggers passionnés, Acid Arab crée des chemins de traverse entre acid-house, techno et musiques du Maghreb et du Moyen-Orient. Loin de la pseudo-fusion orientalisante pour bar lounge en quête d'exotisme, le duo témoigne au contraire d'un intérêt bien réel pour les différentes scènes évoquées qui transparaît immédiatement dans leurs productions et remixes. Déjà à l'origine de plusieurs compilations et d'innombrables DJ-sets, il se produira à Grenoble en format live, accompagné d'un claviériste. DG

Vendredi 24 juillet, sous le chapiteau

Sax Machine

Puissante machine à groove portée, comme son nom l'indique, par la force du saxophone (et même de deux), de grandes enjambées funk et des loops hip-hop, la créature Sax Machine inventée par Guillaume Séné et Pierre Dandin s'est laissé pousser une troisième tête en la personne du rappeur RaceCar – Chicagoan exilé à Paris. Le duo-trio, le vent en poupe à force d'en souffler, aura les honneurs, avec Ayo, du grand concert gratuit qui clôt traditionnellement le festival. SD

Samedi 25 juillet, sous le chapiteau (entrée libre)


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