Cabaret frappé jour 2 : girls and (surtout) boys

Mardi soir au Cabaret frappé, les girls et les boys bands ont fait la loi (musicale). Avec des esthétiques on ne peut plus variées, et un public nombreux du coup beaucoup plus réveillé que la veille. Enfin, on parle surtout de nous dans cette dernière phrase !


L'ouverture fut déconcertante ; la deuxième soirée a elle été sans (mauvaises) surprises. Ce qui est plutôt une bonne chose, vu qu'on se doutait bien qu'un plateau associant Sallie Ford et Bikini Machine ne pouvait que fonctionner.

Sallie Ford donc pour commencer sous le chapiteau à 21h, en mode "girls band" comme on l'expliquait ici. Accompagnée de trois musiciennes (dont une batteuse survoltée), elle a fait le show. Ambiance rock de la fin de la dernière décennie à la The Breeders, loin du rockabilly de l'ancien projet de l'Américaine. Sonorités "garage" qui, hier soir, s'accommodaient parfaitement avec le mode concert.

Le public fut ainsi bien chauffé pour découvrir ensuite Bikini Machine et leurs morceaux efficaces pour faire bouger les foules – c'est du coup ce qu'il s'est passé, avec mouvements retenus devant la scène et chorégraphies débridées en fond de salle par quelques mélomanes très réceptifs.

Les Rennais (six musiciens classieusement habillés, dont là aussi un batteur survolté) ont consciencieusement déversé leurs chansons en anglais (leur nouvel album Bang On Time !, sorti cinq ans après le précédent, a entièrement été écrit dans la langue de Shakespeare) très années 1960, même si des réminiscences de leur passé, parfois en VF, se sont fait sentir – ah, La Pharmacie anglaise venue de leur période plus second degré visiblement révolue. De la musique cinématographique, façon western contemporain à la Tarantino, taillée pour le live. Sympa comme tout, comme annoncé sur albums.

Encore des mecs

Sinon, on est sortis avant la fin du concert des Bikini Machine pour chopper le dernier passage des Grenoblois de Quai d'Orsay dans le ZicBus. Un ZicBus plein à craquer : on a dû écouter le miniconcert dehors, sous casque.

Là aussi pas de surprises, le jeune trio confirmant sa maîtrise musicale qu'on avait découverte sur la scène du Ciel et son univers très pop-rock british – « le rock et la pop : deux entités que recombine Quai d'Orsay avec virilité et mélodie » comme ils l'écrivent sur leur Facebook (drôle de concept). Après l'EP réussi, on attend l'album pour bientôt.

Et à 19h sous le kiosque, on a eu droit là aussi à un trio entièrement masculin (donc eux aussi font de la musique avec « virilité et mélodie » ?!), mais axé sur une autre esthéthique : une sorte de jazz manouche marié aux sonorités tziganes, ou quelque chose comme ça (c'est trop riche en influences pour être catégorisé en deux mots).

C'était le Marian Badoï Trio, rencontre entre l'accordéoniste tzigane qui donne son nom au groupe et le guitariste et le contrebassiste des Doigts de l'Homme : un choix surprenant de la part du Cabaret frappé, qui confirme que le festival aime se frotter à tous les styles. Et ça a marché, tant musicalement qu'au niveau des spectateurs, là aussi en nombre malgré une deuxième partie de concert sous la pluie. 

En route pour le troisième soir

Ce mercredi, soirée Afrique sous le chapiteau à 21h avec le reggae de Kajeem et, surtout, l'afro blues de l'excellent Vieux Farka Touré. Une soirée qui se terminera à 23h30 sous le kiosque avec la projection en avant-première du documentaire Abidjan, on dit quoi ? de la Grenobloise Jeanne Coudurier qui a voulu « écouter et observer la société ivoirienne par le prisme de ces voix qui s'élèvent en chansons pour tenter d'éveiller les consciences, et de contribuer au changement des mentalités ».

Et avant (à 19h), exceptionnellement sous le chapiteau vu le temps incertain, ce sera la "cumbia electronica" des Meridian Brothers, ce qui devrait être parfait pour l'apéro.


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Cabaret frappé – jour 1 : drôle d'ouverture