Cabaret frappé – jour 3 : une pluie aux couleurs chaudes

Un Vieux Farka Touré impérial sous le chapiteau et des exaltants Meridian Brothers en concert gratuit juste avant : de quoi faire oublier la pluie qui tombait à verse sur Grenoble hier soir.


Hier soir il a plu. C'est peut-être un détail pour vous mais pour l'équipe du Cabaret frappé ça veut dire beaucoup. Le concert de 19h aurait ainsi rincé les valeureux venus écouter les Meridian Brothers s'il avait été maintenu sous le kiosque. Du coup, il a été délocalisé à quelques mètres, sous le chapiteau en accès libre pour l'occasion, ce qui était une bonne idée. Voilà pour la petite histoire.

À 19h donc, on allait découvrir les Meridian Brothers du Colombien Eblis Alvarez sans trop savoir à quoi s'attendre vu ce que l'on avait pu écouter en amont. La surprise fut du coup grande. Une réappropriation et un détournement des rythmes traditionnels sud-américains (la cumbia, mais aussi la salsa voire même des inspirations caribéennes) devenus de véritables machines à danser 2.0.

Cinq musiciens très colorés (une chemise rose et un short vert pour le leader), qui ne sont d'ailleurs pas frères et sœurs, à l'énergie communicative et à la dérision assumée : le multi-instrumentiste (il joue même avec un Mac) Eblis Alvarez s'amuse ainsi en trafiquant sa voix certaines fois pour la rendre très aiguë façon jeu vidéo ou piste son passée au ralenti, en proposant des morceaux à rallonge ou encore en écrivant des paroles très décalées (La Salsa del Zombie).

Le public a apprécié : on n'a pas fait de micro-trottoir pour s'en assurer, mais au vu de la foule qui dansait devant la scène, les Meridian Brothers ont fait leur petit effet et véritablement réchauffé l'atmosphère très humide de cet apéro sonore.

Direction l'Afrique

Quant à la soirée payante de 21h estampillée Afrique, toujours sous le chapiteau (suivez un peu!), elle s'est ouverte avec le reggae de l'Ivorien Kajeem, visiblement très politique à l'écoute de ses petits speechs entre chaque morceau – « qui a intérêt à ce que l'Afrique se développe ? » par exemple. Bon, c'était sympa et dansant, « sur les traces de Bob Marley » – désolé pour la référence qui n'a presque rien à voir (même si il y avait du Bob Marley diffusé entre les deux concerts), mais on adore ce clip et cette fameuse Christiana !

Toutefois, c'est surtout Vieux Farka Touré qui a envoyé du lourd en deuxième partie, pendant 1h30. Le Malien à guitare électrique, fils d'une légende comme on l'expliquait ici, a livré son afro blues hypnotique (avec parfois de longues envolées uniquement instrumentales) qui en appelle aussi bien aux tripes qu'au cerveau. C'était grandiose.

À noter qu'à l'entrée du chapiteau, sous la pluie donc, plusieurs militants tractaient pour demander au musicien d'annuler sa participation à un festival israélien.

Pop life

Sinon, ce soir au Cabaret, on retrouvera deux des artistes de notre sélection ! D'abord, à 19h sous le kiosque (gloire au soleil qui est revenu), la pop naïve et excellemment bien construite des Français de Baden Baden.

Et, à 21h sous le chapiteau, aux côtés des Anglais de Shake Shake Go (mais si, ceux qui ont fait ce petit tube), le Français Neeskens et son folk à tendance pop.


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