Cabaret frappé – jour 4 : écouter ou taper des mains

Pour la quatrième journée de festival, une soirée pop (au sens large) délimitée par deux groupes (Baden Baden et Shake Shake Go) aux conceptions musicales très différentes. Avec, au milieu, le folk de Neeskens.


« C'est mignon » (un spectateur). Oui, c'est ça. De la musique naïve en quelque sorte, qui parle beaucoup d'amour, de nostalgie, de ressentis… Jeudi soir, le kiosque du Jardin de Ville a une nouvelle fois changé de couleur avec la pop élégante des cinq Français de Baden Baden. Une pop simple, humble même, sans effets de manche, pourtant solidement construite, notamment au niveau mélodique.

C'était, comme le laissaient supposer leurs deux albums (qu'on vous invite à écouter si ce n'est pas déjà fait), très beau, même si l'heure de concert était un poil monocorde – beaucoup de morceaux se ressemblent.

Côté public, avec une foule encore une fois importante devant le kiosque (revenu sous le soleil), ça a fonctionné avec, forcément, une ambiance plus calme qu'hier soir.

Et tu tapes, tapes, tapes…

À 22h30 sous le chapiteau, juste après Neeskens (on y reviendra), on a eu droit aux Anglais de Shake Shake Go et leur pop-folk là aussi mignonnet sur album – leur tube England Skies en meilleur ambassadeur.

Des musiciens précédés depuis quelques mois d'un petit buzz : une belle prise pour le Cabaret qui a visiblement eu son plus fort taux de remplissage depuis lundi.

Tout était donc calibré pour un beau concert. Ça l'a été, même si la musique de ces cinq-là, menés par la chanteuse Poppy Jones à la voix remarquable, semblait trop sûre de ses effets pour être honnête. Et vas-y que je te demande de taper dans les mains une chanson sur deux ; et vas-y que je te fais faire plusieurs fois les chœurs à base de « oh oh oh » pour créer de la connivence ; et vas-y que je te demande toutes les trois secondes si tu passes du « good times »…

Alors certes, ça marche, surtout quand tu rajoutes par dessus des tambours martelés histoire de bien battre le rythme (ça fait très musique de stade, mais sans stade) et d'accompagner les mélodies on ne peut plus simples (parfaites pour les pubs télé)... Mais ça apparaît du coup très creux malgré le joli emballage country-folk servi.

Sinon, entre ces deux antagonistes d'un soir, on a pu découvrir en live le vu à la télé Neeskens, et c'était au niveau de ce que l'on a pu écrire ici. Avec trois musiciens dont un violoncelliste qui donne de l'ampleur à ce charmant folk.

Ready for the floor

Ce vendredi soir, pour la dernière soirée payante sous chapiteau (c'est gratuit samedi), on va normalement avoir droit à du lourd, voire du très lourd : le duo Acid Arab en ouverture, qui porte bien son nom comme on l'expliquait dans notre sélection d'immanquables du festival, et ensuite les WhoMadeWho, véritables maîtres de la danse, tendance électro-rock.

Quant au concert sous kiosque à 19h, il nous intrigue beaucoup : les Chinois de Nova Heart, eux aussi branchés électro-rock, mais en version planante à ce que l'on a pu entendre.


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Cabaret frappé – jour 3 : une pluie aux couleurs chaudes