Grève au Magasin, centre national d'art contemporain de Grenoble

Le lieu est fermé jusqu'à nouvel ordre. Le personnel demande « le départ imminent du directeur Monsieur Yves Aupetitallot, dont la gestion humaine et financière continue de constituer un grave danger pour la santé des salariés et pour la pérennité de la structure ».


On savait depuis longtemps que la situation était difficile au Magasin, son directeur Yves Aupetitallot ayant été en arrêt maladie l'an passé (voir en bas de cet article). Il n'assurait plus le commissariat des nouvelles expositions, rôle du coup donné à des intervenants extérieurs. Mais ce n'étaient que des bruits rapportés : malgré nos relances, personne en interne ne voulait nous les confirmer officiellement. Et impossible de parler directement au directeur.

La situation a pris un tournant plus franc ce jeudi 17 septembre avec la grève lancée par « la majorité » des salariés du Magasin. « Les difficultés humaines et budgétaires existent au Magasin depuis plusieurs années et la situation n'a eu de cesse de se détériorer ces derniers mois pour aboutir aujourd'hui à une impasse » explique le communiqué de presse envoyé ce vendredi.

« Pas forcément envie d'en arriver là »

Nous avons rencontré les grévistes (onze des quinze salariés) qui ont voulu que leur parole soit collective. Ils ont précisé leur démarche. « Ça fait dix ans qu'on alerte le conseil d'administration sur la même situation. On ne peut plus continuer à travailler avec notre directeur. On a essayé plein d'autres moyens jusqu'à jeudi matin car on n'avait pas forcément envie d'en arriver là. »

Ils assurent qu'Yves Aupetitallot mènerait le Magasin sur une pente dangereuse niveau financière (« Il y a eu plusieurs alertes comme quoi l'association risquait de se retrouver en cessation de paiement ») du fait de budgets mal maîtrisés. Certaines expositions auraient été par exemple trop onéreuses à cause d'un « manque d'anticipation, de travail et d'écoute de l'équipe de la part du directeur ». Ils dénoncent aussi des « moyens très réduits pour travailler : on a l'impression d'être des machines-outils qui ne devraient rien dire ».

Nous avons bien sûr cherché à joindre Yves Aupetitallot qui, pour l'instant, n'a pas répondu à nos sollicitations – il est revenu à son poste en mai, mais à mi-temps [mise à jour : par mail, il nous a écrit qu'il essaierait de réagir d'ici lundi dernier, mais on attend toujours !]. En attendant qu'une solution soit trouvée à ce conflit visiblement violent, le centre national d'art contemporain de Grenoble est fermé jusqu'à nouvel ordre. Pour ceux qui voulaient découvrir la nouvelle exposition du lieu (photo) consacrée à Didier Faustino et chroniquée cette semaine dans nos pages, il faudra repasser plus tard.


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