Christophe : intime idée

Son Intime Tour se terminera jeudi à la Belle électrique. L'occasion de (re)découvrir ses morceaux à poil, sans filtre synthétique.


Évidemment, l'idée n'est pas de lui. On s'en serait douté. L'animal beau bizarre, il le martèle, n'aime pas se retourner sur le passé – même récent. Alors cet Intime Tour, fait de concerts laissant une large part à l'improvisation et à la rencontre, figé pour l'éternité sur un disque, ce n'est pas une idée très "Christophe friendly". Et comme à son habitude, il ne s'en cache pas. « C'est une idée de la maison de disques. Je venais de signer avec Capitol, chez qui sort mon prochain album studio, et c'était le contrat. Un album live de la tournée, un album studio et même probablement un album de duos à suivre. Cet album, je ne l'ai pas écouté, et c'est probablement ce qui m'a permis de continuer cette tournée, ça m'aurait bloqué. » (lire son interview ici)

Le fait est que les maisons de disque n'ont pas toujours de mauvaises idées. Car c'est bien la première fois qu'on approche autant au ras un Christophe enfin à nu, sans protection sonore, sans filtre synthétique. Juste sa voix et quelques accords de piano. De fait l'exercice est, et pas seulement pour les fans hardcore de toute époque, quasi religieux. Un moment de recueillement autour des Mots Bleus, où le public appelle lui-même Aline (qui finira bien par revenir à force), reprend en chœur quelques classiques qu'on apprend ainsi à réécouter. Dans leurs orchestrations originales, bien des chansons de Christophe sont à redécouvrir, ça a toujours été plus que de la variété.

Mais à poil sur un piano, elles donnent, comme le sublime J'l'ai pas touchée, encore un autre frisson. Qui parfois passe par une inflexion de voix, un accord de piano, un silence et, souvent, par les paroles, que Christophe juge pourtant, à tort, si accessoires. Parce que quand il chante « Je me suis assis auprès de son âme / Mais la belle dame s'était enfuie », on prend conscience qu'à force d'avoir trop entendu des chansons comme Aline, on ne les écoute plus tout à fait, et on tremble comme pour un premier rendez-vous.

Christophe, jeudi 29 octobre à 20h30 à la Belle électrique


<< article précédent
Christophe : « Les gens aiment mon espèce de voix »