Charlie Winston : après le succès fou

Le "hobo" sera de passage par la Belle électrique pour défendre "Curio City", son troisième album.


Il est de ces phénomènes musicaux a priori sympathiques qui lassent néanmoins assez vite. La faute à un matraquage incessant capable de transformer n'importe quel morceau plaisant en truc à faire vomir du sang par les oreilles – ou quelque chose dans le genre. Introducing Charlie Winston, Anglais adulé en France qui, à des débuts discographiques en 2009, a vu sa carrière propulsée dans les stratosphères du succès avec le gros tube Like a Hobo ayant permis à l'album le contenant de se vendre à 600 000 exemplaires.

À la longue, ça devait être lourd à porter ce costume de vagabond ("hobo") romantique à guitare et chapeau… Ça l'était d'ailleurs, comme Winston l'a expliqué à longueur d'interview lors de la promo de Curio City, son troisième album sorti en janvier dernier et accouché dans la douleur – six mois de blocage avant d'arriver à composer de nouveau. Une douzaine de titres imaginés dans son studio londonien, avec lui seul aux instruments (excepté la batterie), pour un résultat moins « théâtral » que précédemment – même si de bons gros tubes se glissent ici et là, comme le single Lately et son sifflement entêtant.

Le résultat est agréable, joyeusement vintage, peut-être un peu trop disparate, mais toujours défendu par un musicien au groove précis qui sait tout donner en live, devant un public de fans ou, plus récemment, de migrants comme il l'a fait à Calais en septembre. Charlie est engagé, oui.

En résulte le clip #SaySomething, avec ses images fortes – une embarcation sur la mer, un gilet de sauvetage qui flotte sur le rivage, Conchita Wurst qui enlève un sparadrap de sa bouche… « Je veux utiliser cette chanson, et ma position en tant qu'artiste, pour faire la lumière sur la situation humanitaire et les questions environnementales qui nous entourent » (extrait de son Facebook). Du groove militant en quelque sorte.

Aurélien Martinez

Charlie Winston, mercredi 4 novembre à 20h30 à la Belle électrique


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